« Des enfants de mon quartier m’ont remis 4000 fcfa. Je préfère l’écrire à l’entame de mon texte histoire de me libérer d’un trop plein de satisfaction.
C’est un acte qui m’est allé droit au cœur et qui y est resté en occupant une grande place au moment où j’écris ces lignes.

Il ne s’agit pas d’une aide financière face aux difficultés d’une campagne électorale. Il ne s’agit pas non plus d’une donation quelconque destinée à d’autres fins.

Il s’agit d’un acte de vertu.

Je vous raconte l’histoire qui mérite d’être partagé.

Ce lundi 18 juillet revenant d’une tournée de proximité et commençant à peine à profiter d’un repos mérité, j’ai été informé que des enfants m’attendaient devant la porte de ma maison à l’unité 24 des parcelles Assainies.

Vu l’heure (21h30), je me suis étonné d’une visite d’enfants. J’ai quand même décidé d’aller à leur rencontre.

A peine j’ai ouvert la porte, l’un d’eux m’a tendu 3 billets. Un billet de 2000 et deux billets de mille francs.

Je reconnais bien le groupe qui était venu me réclamer des maillots pour leur équipe de football.

Ne comprenant pas son geste, j’ai attendu qu’il s’explique.

L’enfant s’est alors ainsi exprimé:

« Tonton Thierno nous sommes venus te rembourser la somme de 4000 Fcfa. Vous nous aviez demandé combien il fallait pour les maillots et les flocages de nos noms et nous nous étions trompés sur le montant, en faisant le calcul. Nous vous devons 4000 Fcfa. C’est le montant restant. Nous sommes venus vous l’apporter »

Je suis resté bouche bée face à ce beau message d’un enfant de son âge (11-13 ans à-peu-près) Très ému par ce geste, je les ai remercié en insistant sur le caractère vertueux de l’acte. Ensuite j’ai enchaîné en leur disant qu’ils méritaient bien de garder l’argent et que je le leur donne avec beaucoup de plaisir.
Mais ils ont enchaîné, en affirmant, presque en cœur, que ce n’était pas grave. Qu’ils allaient me revenir s’ils désiraient autre chose mais pour l’instant ils ont ce qu’il faut pour les maillots.

En voulant insister, ils m’ont tourné le dos en priant pour moi comme pour éviter que mon insistance n’installe un malaise.
J’ai refermé la porte puis je me suis mis à sourire.

Je suis fier, très fier de ces enfants. J’étais très ému, extrêmement ému. Quelle leçon ! Quel geste !
J’ai presque versé des larmes de joie.

J’ai ensuite appris qu’ils étaient venus plusieurs fois durant la journée et apparement ils ne voulaient pas se coucher sans me remettre le montant.

Il y’a de l’espoir dans ce pays. Aidons les enfants à bien grandir et à avoir des opportunités d’avenir. Nous devons nous battre pour eux.
Nous devons réussir à les mettre dans de bonnes conditions de réussite.

C’est une obligation morale.

Oh quelle joie ! »

Thierno Bocoum