« Tous les Sénégalais savaient que son arrestation n’était qu’une question de jours. Abdou Nguer agace parcequ’il n’a ni la vulgarité des chroniqueurs du Projet, ni leur servilité aveugle. Ce qui le rend insupportable, c’est qu’il allie une (im)pertinence caustique à une maîtrise de ses sujets qui insupportent au plus haut point l’exécutif, le Pastef et bon nombre de ses militants, pourtant habitués à en proférer des vertes et des pas mûres.
Après bien d’autres, le voilà désormais aux prises avec le procureur. Au Sénégal, seuls les tribunaux pour mal-pensants tournent à plein régime. Pendant ce temps, l’économie piétine, les entreprises se languissent, et l’enseignement supérieur accumule près d’une année de retard. Qu’on se rassure pour la croissance économique : ces procès politiques qui font tourner les tribunaux à plein régime nous hisseront sans doute à des sommets encore jamais atteints. »