Par Adama Gaye
Un Thiam à la tête de la Côte d’Ivoire, ça sonne aussi faux qu’un Pokou à celle du Sénégal.
Je ne suis pas de celles et ceux qui pensent que Tidjane a été victime d’un abus de justice. La bienséance, me semble-t-il, aurait voulu qu’il servit ailleurs la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou toute l’Afrique, y compris au Secrétariat général de l’Onu si ce pouvait être son projet.
Mais son forcing dans un pays encore secoué par des questions identitaires était trop pouvoiriste, sans prendre en compte les sentiments profonds d’un peuple qui tient à ses racines endogènes.
On peut être brillant élève et étudiant, grand banquier international, comme il l’a été, premier de la classe, sans savoir jusqu’où ne pas aller.
La chute de Tidjane Thiam est méritée. Il faut savoir retenir sa main. La cupidité n’est pas une valeur.
Même si j’ai du respect pour ce qu’il est, sa candidature avorte parce qu’elle relevait d’un forcing !
Et je me demande même si Bédié, chantre de l’Ivoirite, ne l’a pas mis en selle qu’à seule fin de prouver l’incongruite qu’un Thiam devienne président de Côte d’Ivoire ! Sa chute était prévisible.
Un conseil: Tidjane, servez ailleurs, c’est ça la vérité !
Ps: Quand en 2003, à côté de 9 autres africains, Tidjane avait accepté de se faire enrôler dans la commission Afrique que Tony Blair avait créée, j’avais démoli ce projet et y avais vu un manque de jugeotte de ces élites africaines qui avaient plongé sans recul pour servir le Boucher Blair !