Thomas Tuchel a encore trouvé le moyen de détourner l’attention. Battu à la régulière par une équipe du Sénégal disciplinée et inspirée, le sélectionneur de l’Angleterre n’a rien trouvé de mieux que de s’attaquer… à la joie adverse. Une réaction à la hauteur de sa défaite : petite.
Il y a des entraîneurs qui saluent la supériorité de l’adversaire. Et il y a Thomas Tuchel. L’Allemand, battu (3-1) en match amical par le Sénégal, a préféré fustiger non pas le niveau de jeu de ses joueurs ni ses choix tactiques, mais l’ambiance dans les vestiaires sénégalais. Oui, la célébration des Lions, coupable d’être trop bruyante, trop euphorique, trop… africaine sans doute ?
«Quand j’ai entendu leur joie, je me suis posé une vraie question : est-ce qu’on aurait fêté ça comme eux ? Est-ce que mes joueurs auraient crié “ENGLAND !” ? Ou m’auraient-ils juste dit “calme-toi coach, c’est un amical”.»
Sous-entendu limpide : gagner contre l’Angleterre, c’est un trophée. Pour les autres, pas pour nous. Arrogance crue. Mépris à peine masqué. Comme si battre l’Angleterre ne devait susciter que des applaudissements polis. Tuchel confond le standing avec le déni.

Mais cette sortie n’est qu’un nouvel épisode dans la série noire des excuses de Thomas Tuchel. Un homme qui, depuis plusieurs années, transforme chaque défaite en plaidoyer personnel contre l’injustice du football.
Avril 2022, quart de finale retour de Ligue des Champions : Chelsea pousse le Real Madrid dans ses retranchements mais sort malgré une prestation honorable. Tuchel ne parle ni de Benzema, ni de Rodrigo. Il préfère accuser… l’arbitre, coupable d’avoir trop souri à Carlo Ancelotti. «Je suis allé lui dire merci, et je le vois rire fort avec mon collègue.»
On croit rêver. Une poignée de main trop chaleureuse entre l’arbitre et un confrère devient prétexte à remettre en cause l’intégrité de la rencontre. Et comme souvent, quand l’élégance du football lui échappe, Tuchel se réfugie dans la paranoïa.
Août 2022, Chelsea est giflé par Leeds (3-0). Qu’importe le score, le coach allemand dégaine une autre excuse : le staff a dû faire le trajet en bus. Un scénario de série B qui ferait sourire s’il ne révélait pas une manie tenace : refuser la moindre part de responsabilité.
Contre le Sénégal, Tuchel a poursuivi sa tradition : parler de tout, sauf du football. Le plan de jeu sénégalais ? Inexistant dans ses propos. Le mérite de l’adversaire ? Jamais évoqué. L’analyse tactique ? Supplantée par une crise d’ego mal contenue.
Et pourtant, les faits sont têtus. Le Sénégal a dominé. Le Sénégal a marqué. Le Sénégal a gagné. Et dans cette victoire, il n’y avait ni provocation, ni théâtre : juste de la fierté, celle d’un pays qui devient, sous les yeux de Tuchel, la première nation à faire tomber l’Angleterre depuis sa prise de fonction. MTG