À travers une fresque vivante mêlant mœurs, luttes quotidiennes et bouleversements sociaux, ce roman dresse le portrait d’une société sénégalaise en pleine mutation.
Il met aussi en lumière le destin d’une femme divorcée qui, malgré les épreuves, s’accroche à sa dignité et lutte sans relâche pour assurer l’éducation de ses enfants.
Son fils, âgé d’à peine dix ans, décide de prendre en main le sort de sa famille. Avec l’aide de son ami Biram, il trouve dans le ramassage des ordures – à l’aide d’un chariot tiré par un âne – une source de subsistance. Cette débrouille enfantine, à la fois ingénieuse et poignante, révèle la force de résilience des plus modestes.
Mais le récit dépasse la simple survie : il explore l’expansion tumultueuse des quartiers populaires, rythmée par ses cris, ses tiraillements, ses drames, parfois jusqu’au meurtre.
Dans cette mosaïque de vies, les intrigues s’entrecroisent et dessinent une fresque tour à tour tragique, burlesque et profondément humaine.
Sous la plume alerte de l’auteur s’entremêlent amour, trahison, violence et débrouillardise quotidienne. Il en résulte une peinture réaliste de l’aliénation sociale, symptôme d’une société où les valeurs semblent vaciller.

Originaire de Thiès, Mamadou Lamine Sanokho a très tôt été envoyé par ses parents dans un daara de Tambacounda, où il a suivi à la fois une formation coranique et scolaire.
De retour à Thiès, malgré un abandon précoce des études secondaires, il se consacre rapidement à l’écriture. Déterminé à surmonter ses lacunes, il se forme au sein de l’école du Parti africain de l’indépendance (PAI), réhabilité en 1976. Hors des cadres académiques traditionnels, il s’initie avec passion aux sciences économiques, aux sciences sociales, à la philosophie ainsi qu’aux lettres classiques et modernes.
Autodidacte, écrivain polymorphe et scénariste, Sanokho s’illustre dans plusieurs genres littéraires : roman, théâtre, poésie, conte. Son œuvre se distingue par la profondeur de ses thèmes et la richesse de son style, reflet de sa maîtrise des lettres et de sa sensibilité artistique.
Ses efforts et son talent ont été largement reconnus : la Fondation Léopold Sédar Senghor, l’Institut français de Dakar, le Ministère de la Culture du Sénégal, ainsi que d’autres institutions, ont honoré son travail en distinguant plusieurs de ses ouvrages par des prix littéraires prestigieux