Sous la Coordination de l’ingénieur agronome Mme NDOYE Awa NIAKH, le Projet de Développement rural de Savoigne (PDRS), malgré plusieurs goulots d’étranglement a réussi le pari de la double culture intégrale sur une même parcelle, véritable prouesse dans la vallée du fleuve Sénégal.
Depuis plus de quinze (15) ans, en collaboration avec le dispositif d’appui-conseil et le top management de la SAED ainsi que les faitières, Mme NDOYE est en train d’abattre un travail remarquable pour l’autosuffisance en riz dans la vallée du fleuve Sénégal. Pour rappel, le 13 juin 2025 à travers une tournée du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, Mme NDOYE a présenté les résultats obtenus dans le cadre du projet de Développement Rural de Savoigne (PDRS) qu’elle coordonne depuis avril 2023.
Très connue par les acteurs des différentes chaines de valeur agricoles et agroalimentaires et les partenaires techniques et financiers dans la VFS, à travers son travail acharné, son engagement et sa vision, elle continue d’inspirer toute une génération d’hommes et de femmes dans le développement agricole. Dans le cadre de ce projet, elle a décroché, après une double culture intégrale, des rendements record en contre saison sèche et des projections prometteuses en hivernage. Un exemple à vulgariser et à démultiplier à l’échelle pour atteindre la souveraineté en riz conformément aux attentes des autorités.
Présentation du PDRS
Le PDRS, projet de développement rural de savoigne financé par la BADEA et l’Etat du Sénégal vise le développement de la riziculture irriguée sur une superficie d’environ 394 hectares, l’amélioration des conditions de vie de 5700 bénéficiaires du projet répartis dans 11 villages relevant de la commune de Diama et du Département de Dagana et la contribution à la réduction de la pauvreté.
Pour atteindre cet objectif, les réalisations suivantes ont été faites par le projet et portent essentiellement sur :
- La construction de 4 stations de pompage dont 3 pour l’irrigation et 1 pour le drainage ;
- L’aménagement de 14 ha de périmètres maraichers pour les femmes des villages de Amoura, Peulh Djieuss et Savoigne Peulh;
- La réhabilitation d’un potentiel rizicole de 380 ha pour les casiers de Savoigne A (118 ha), B (87ha) et C (175 ha);
- L’équipement de 3 tracteurs et ses accessoires et 3 mini-moissonneuses-batteuses ;
- La construction de 3 magasins de stockage équipés de salle de réunion et de toilettes ;
- La mise en œuvre d’un programme de formation des producteurs et du dispositif d’encadrement ;
- Des mesures d’accompagnement notamment l’adduction en eau potable et d’extension du réseau, l’électrification rurale et la réalisation de 20km de piste rurale.
Impacts du PDRS
Suite à ces belles réalisations ayant garanti les conditions d’exploitation optimale, l’impact est déjà visible dès la 1ere année agricole 2025 par la réalisation de la double culture intégrale, levier de base de l’autosuffisance alimentaire.
Il s’agit de la mise en valeur de 320 ha en Saison Sèche Chaude dont 305 reconduits en hivernage soit au total 625 ha en 2025 au PDRS correspondant à une intensité culturale record de 1,9.
Le processus de mise en œuvre de mise en œuvre de la double culture intégrale adopté se résume par :
- la réhabilitation des casiers de Savoigne A, B et C au bénéfice des exploitations Agricoles familiales (EXAF) ;
- l’organisation et la formalisation des producteurs (17 GIE, 3 unions, 3 commissions techniques (aménagement/exploitation, recouvrement et matériels agricoles)/unions
- La formation des producteurs sur des thématiques clés notamment la Dynamisation organisationnelle, les Techniques de vente, de communication, marketing, la Gestion et l’éducation financière, la Conduite, maintenance, stratégie de renouvellement et gestion du matériel agricole, la Conduite et la maintenance des équipements hydroagricoles, le processus de transfert des aménagements hydro-agricole, les techniques de productions rizicoles et maraichères, les techniques de récolte et de stockage, les techniques de transformation (riz et fruits et légumes)
- la Planification/programmation de l’année agricole 2025
- le Multi-partenariat SAED-SFA-PAMECAS-CNAAS-CGER-Producteurs
- le respect du Calendrier cultural recommandé
- le financement des deux campagnes :
- 168 529 525 FCFA dont 150 000 000 FCFA par PAMECAS soit 89% et 11% par les producteurs (labour)
- 108 043 550 FCFA dont 69% par PAMECAS et 31% par SFA soit un total de financement annuel de 276 573 075 F CFA
Les indicateurs de performances la Saison Sèche Chaude 25 du PDRS sont les suivants :
- Une mise en valeur de 320 ha en SSC ;
- Financement de 168 529 525 FCFA dont 150 000 000 FCFA par le PAMECAS soit 89% et 11% par les producteurs (labour) ;
- Cout de production de 526 655 FCFA/ha ;
- Seuil de rendement de 3,29 t/ha en référence du prix du paddy subventionné à 160 FCFA/kg,
- un rendement moyen de 8,86 t/ha ;
- une production totale de 2835 t de paddy;
- une production totale en riz blanc 1843 t avec un taux d’usinage de 65% ;
- un chiffre d’affaires de 453 632 000 F CFA;
- un bénéfice total de 285 102 475 FCFA ;
- une marge bénéficiaire de 890 945 FCFA/ ha ;
- Couverture totale des besoins de 18 403 personnes dont 5700 bénéficiaires du projet ;
- Des résultats prometteurs de la campagne d’hivernage qui permettront de confirmer le statut de modèle agricole intensif, impactant et inspirant attribué au PDRS.
Les déterminants du succès
Au vu des résultats, on peut stipuler qu’il y’a des déterminants du succès de la double culture intégrale. Il s’agit entre autres :
- Des conditions d’exploitations garanties (aménagement normé, pistes d’accès) ;
- De l’organisation des producteurs et de la formalisation des OP ;
- De la formation des producteurs;
- D’une bonne programmation/planification de l’année agricole et l’anticipation ;
- De la bonne politique de subvention des engrais et la qualité des semences ;
- Du multi partenariat pour garantir le financement des campagnes;
- De la souscription intégrale à l’assurance agricole ;
- De la faible pression aviaire ;
- D’une bonne production et des marges intéressantes en SSC ;
- De la politique de subvention du prix du paddy ayant permis d’avoir un prix incitatif de 160 FCFA/kg de paddy ;
- Du minimum d’équipement agricole (tracteur-moissonneuse batteuse-magasin) facilitant la récolte mécanique et la sécurisation de la production de la SSC puis la réalisation de façons culturales pour hivernage avant mise en place des 1eres pluies.
En résumé, cette belle moisson résultant d’une batterie de déterminants précités a fait du projet un modèle agricole intensif, impactant et inspirant à vulgariser pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire.
D’emblée, ce modèle agricole constitue une réponse concrète au référentiel vision Sénégal 2050 qui stipule que le secteur agroalimentaire sénégalais est confronté à une performance insuffisante, illustrée par des rendements agricoles faibles, des pertes importantes de récolte dues à l’insuffisance d’infrastructures de stockage, des terres inexploitées une grande partie de l’année et une faible pénétration de la mécanisation et des innovations en techniques culturales des micro-exploitations qui représentent la majorité des exploitations.
Spécifiquement, le PDRS contribue à l’objectif principal du sous-secteur agricole du référentiel qui consiste à augmenter le niveau des productions, en capitalisant un maximum sur l’augmentation des rendements et un minimum sur l’augmentation des surfaces puis à professionnaliser et spécialiser les acteurs.
Concrètement, la mise en valeur de 320 ha en SSC dont 305 reconduits en hivernage soit au total 625 ha en 2025 au PDRS correspondant à une intensité culturale record de 1,9, devient une solution à la stratégie de souveraineté alimentaire dont l’objectif général est d’assurer durablement la souveraineté en produits agricoles et d’élevage, tout en créant des emplois et des revenus décents pour les jeunes et les femmes sur toute la chaine de valeur.
Ainsi, les indicateurs de performances la SSC 25 illustrent l’alignement et la conformité du PDRS à la SSA, déclinaison du Master Plan stratégique 2025 – 2034 et de la vision Sénégal 2050.
En définitive, ce modèle de « projet pilote », véritable sucess story » coordonné par Mme NDOYE Awa NIAKH conseillère technique en développement rural, est à démultiplier sur le long de la vallée du fleuve Sénégal. En d’autres termes, l’autosuffisance en riz passera nécessairement par la double culture dans les zones agroécologiques avec l’implication de tous les acteurs de la chaine de valeur.