L’appel à l’unité lancé dimanche sur la RTS par le ministre de l’Environnement, Dr Abdourahmane Diouf, continue d’alimenter le débat au sein de la majorité présidentielle. Tandis que certains militants de Pastef l’accusent d’« ingratitude » et évoquent une « honte », le ministre trouve un défenseur de poids : Alioune Tine.
Sur le réseau social X, le fondateur d’Africajom Center a salué la posture du ministre, estimant qu’il « va dans le sens de sortir le Sénégal des psychodrames politiques permanents pour enfin décoller ».
Encensant le franc-parler du Dr Diouf, Alioune Tine a ajouté que « le Sénégal a vraiment tout, et surtout les hommes qu’il faut, pour décoller ».
L’intervention du ministre survient à la veille d’un grand meeting annoncé par le leader de Pastef, Ousmane Sonko. En appelant à « faire bloc derrière le président Bassirou Diomaye Faye », Abdourahmane Diouf a suscité de vives interprétations, certains y voyant un positionnement clair dans les débats internes à la majorité.
Le ministre de l’Environnement, Dr Abdourahmane Diouf, a livré un message d’équilibre et d’apaisement lors de son passage dans l’émission En Vérité sur la RSI. Invité à commenter l’actualité nationale, il a tenu à rappeler que le Président Bassirou Diomaye Faye a clairement affirmé, devant la Nation, qu’il n’est pas le président d’un parti, mais celui de toute la République.
« Les questions de justice sont importantes, mais il faut aussi savoir pardonner. Pardonner ne signifie pas qu’il n’y aura pas de justice. Cependant, la justice ne doit pas être utilisée pour éliminer un Sénégalais au profit d’un autre », a-t-il déclaré.
Le leader du parti Awalé alerte sur la profondeur des fractures sociales que connaît actuellement le pays. « La haine est présente partout. Il est grand temps de dépasser cela », a-t-il martelé, invitant le Chef de l’État à poursuivre sur la voie du rassemblement et de l’équilibre.
Abdourahmane Diouf a ensuite lancé un appel solennel au Président de la République : « J’appelle le Président de la République à assumer pleinement ses responsabilités et je sais qu’il est en train de le faire. Il ne doit pas accepter que le pays sombre dans la division, ni cautionner une justice des vainqueurs. Si nous ne réglons pas ces fractures, nous ne pourrons jamais bâtir une nation solide ni parler sereinement de développement. »
Dans une publication au vitriol, Abass Fall dit voir dans ces déclarations la confirmation de ses anciennes réserves à l’égard du ministre. « L’histoire me donne raison. J’avais refusé de faire partie de ceux qui voulaient l’intégrer dans la coalition, à deux semaines des élections », rappelle-t-il, avant de qualifier Abdourahmane Diouf de « monsieur » qui, hier encore, « doutait de la candidature du président Diomaye » et « accusait violement (SIC) le Pastef » dans l’affaire du prétendu attentat de Yarakh.
Le maire de Dakar fustige un discours « discourtois et inintelligent » lorsqu’Abdourahmane Diouf évoque une supposée « justice des vainqueurs ». « Nous réclamons la justice tout court, pas une justice des vainqueurs », tranche-t-il, estimant que le ministre « doute ainsi de la capacité de Mme le Ministre de la Justice à être juste ».










