Samba Diabaré Samb est à l’origine, avec son compagnon feu Amadou Ndiaye Samb, de la création en 1962 de l’Ensemble lyrique traditionnel du Théâtre National Daniel Sorano. Mais la vraie découverte de cet instrument traditionnel démarre pour Samba Diabaré Samb en 1934. On est à Sagatta bourgade princière du Djolof où le roi Sidy Alboury Ndiaye prend ses aises dans son palais. Samba Diabaré Samb, môme âgé de 10 ans joue du Xalam en l’honneur du Bourba. De sa belle voix, il demande au roi Sidy à quitter l’école française pour se consacrer à la chanson et au Xalam. Le souverain repu de belles mélodies, l’exhorte à se rassurer. «Tu ne seras plus jamais à l’école française, je ne sais pas ce qu’un Gawlo comme toi y faisait d’ailleurs», décrète-t-il entouré de sa cour. L’anecdote est immuable, malgré le temps vivace qui passe. Elle révèle le portrait-robot rebelle de l’Homme. Le petit Samba savoure sa première victoire sur la vie. Un succès du culot. De la passion. De la révolte aussi sur le blanc. L’artiste a aujourd’hui 90 ans et c’est un trésor humain vivant, une distinction de L’Organisation des nations unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco). «Je suis très honoré par la distinction de l’Unesco, parce que chacun dans le travail qu’il accomplit souhaiterait avoir des distinctions du genre. Donc, c’est un motif de fierté que je partage avec le peuple sénégalais», soufflait-il. Les trésors humains et vivants sont rares. Précieux pour leur époque. Ils se comptent sur les doigts de la main à travers le monde. Ils possèdent à un haut niveau les connaissances et les savoir-faire nécessaires pour interpréter ou recréer des éléments spécifiques du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’artiste traditionnel est le seul au Sénégal à porter un tel titre prestigieux. Ou presque. Mais lui n’en fait pas tout un foin. Il est décédé à l’âge de 95 ans à Dakar.
Mamadou Racine Sy n’est pas sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire national. Il était juste confronté...
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