Par Waltako
Madiambal Diagne, à travers cette intervention malencontreuse survenue à la 7 TV, pose un acte de taille dans ce qui semble devenir une campagne internationale de communication. Récemment, Médiapart disait de lui : « Le patron de presse sénégalais Madiambal Diagne, critique du pouvoir, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. » Considérer quelqu’un « en fuite » comme n’ayant pas voix au chapitre relève ni plus ni moins d’une opinion politicienne taillée sur mesure. Sur la base de quelle disposition du droit positif ou décision de justice reposent l’interruption de l’émission de Maimouna N. Faye et l’interpellation bruyante de cette dernière ?
D’ailleurs, il y a lieu de se demander pourquoi les pouvoirs publics en sont arrivés à déployer la force pour empêcher la tenue de l’émission. Un simple acte administratif adressé à l’organe de presse aurait normalement suffi à dissuader, même temporairement, ce dernier d’organiser l’interview. À moins d’être explicitement illégal. En tout état de cause, Madiambal Diagne, contraint de s’exiler pour échapper à l’emprisonnement systématique, ne laissera pas sa voix être réduite au silence. Sa sortie récente devant la Chambre d’instruction du tribunal de Versailles en dit long.
L’exil ou la fuite, en avion ou en pirogue, doit être choisi en dernier recours, mais c’est également une chance pour le droit d’informer. « L’exil est nécessaire pour la vérité », avait dit Albert Camus. De toute façon, cette mesure exécutée par les gendarmes, loin de rendre effectifs le droit et l’accès à l’information, est, à tout le moins, une atteinte à la liberté de la presse. Nétanyahou, Premier ministre israélien, et Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, sont visés depuis novembre 2024 par des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Et pourtant…
Waltako








