Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) est l’organe chargé par la Constitution d’assister le chef de l’État dans sa fonction de garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire. À ce titre, il lui incombe principalement la gestion de la carrière des magistrats. La vocation du CSM est, dans l’ensemble, d’assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire ou plus exactement « d’assister » le Président de la République dans cette quête.
Dans toutes les Constitutions des États de référence, la garantie du judiciaire comme « Pouvoir » est assurée par un « Pouvoir » concurrent, le « Pouvoir » exécutif et, en particulier, par son titulaire, le Président de la République, qui préside le CSM. C’est cette doctrine qu’arbore les défenseurs de la présence et présidence du CSM par le chef du pouvoir exécutif.
Ainsi, le Président de la République aura à ses côtés une élite de la famille judiciaire composée de magistrats de haut rang capables de veiller sur la légitimité et l’indépendance de la Justice en général. Des hommes et des femmes d’une probité morale irréprochable et d’une impartialité sans commune mesure.
L’enseignant chercheur Iba Barry Kamara, connu pour ses connaissances avérées en droit privé, vient de trancher le débat au cours d’une interview dans une télé de la place. Ce juriste émérite et d’une objectivité sans commune mesure, dont l’éclairage sur des questions d’intérêt national est souvent sollicité, a tenu à rappeler des points pertinents. Le Président Abdoulaye Wade, avocat international, n’a jamais quitté le Conseil Supérieur de la Magistrature.
Idem pour son successeur à la tête du pays, le Président Macky Sall qui fut successivement Président de l’assemblée nationale et Chef de l’Etat,qui pendant 12 ans est resté à la tête du CSM.
Ainsi, Excellence Monsieur le Président de la République, personne ne vous demandera d’y siéger pour vous mêler des affaires judiciaires à connotation politique mais plutôt en tant que gardien de la Constitution, par souci d’équilibre de respect et de collaboration entre les « Pouvoirs », véritables leviers d’une démocratie digne de ce nom.
Pour ce faire, les sénégalais auront besoin d’un arbitre au dessus de la mêlée pour veiller, en toute impartialité, sur les décisions de justice.
Excellence Monsieur le Président de la République, à travers les actes que vous posez au quotidien les sénégalais sont en droit de vous demander de rester à la tête du Conseil Supérieur de la Magistrature du Sénégal 🇸🇳. Libre à vous de choisir, sans aucun chantage ou pression. Mais, l’opinion la plus partagée est celle qui vous demande d’y rester pour être l’ultime recours en cas de nécessité.
Ainsi, ne vous privez pas de cette place qui est vôtre au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature du Sénégal 🇸🇳. Une station qui honore et rehausse la fonction de magistrat dans le fonctionnement d’un état démocratique.
Excellence Monsieur le Président de la République, pour s’en convaincre sans risque de nous tromper, il convient de noter que les sénégalais épris de paix, de justice et d’équité, seraient honorés de vous voir marquer votre accord pour présider impartialement aux destinées du Conseil Supérieur de la Magistrature à l’image de vos prédécesseurs à la tête de l’Etat du Sénégal 🇸🇳
Mbaye DIOUF
Ancien conseiller spécial à la Présidence de la République du Sénégal 🇸🇳