Le Sénégal vit un moment décisif. Le choix démocratique du 24 mars dernier n’a pas seulement fait émerger de nouveaux dirigeants : il a exprimé une soif de rupture, une exigence de justice, une volonté populaire de reprendre en main notre destin économique.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le plan de redressement économique présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko. Il ne s’agit pas d’un document technocratique de plus, mais bien d’un acte de courage politique, d’un tournant stratégique, d’un projet structurant au service de la souveraineté nationale.
Avant tout, il convient de souligner que ce plan rompt avec les logiques anciennes, fondées sur une dépendance systémique et inefficace. Depuis des décennies, notre économie est restée prisonnière d’un modèle extraverti, bâti sur la rente, les importations massives et les injonctions d’institutions financières internationales souvent déconnectées de nos réalités. Le résultat est accablant : une dette publique dépassant les 12 000 milliards de FCFA, soit près de 78 % du PIB ; une balance commerciale structurellement déficitaire ; un chômage massif des jeunes dépassant les 20 % ; et une économie informelle qui englobe plus de 90 % des actifs, sans protection sociale ni filet de sécurité.
Face à cette situation alarmante, il ne s’agit plus simplement de procéder à des réajustements techniques, mais d’entreprendre une refondation profonde de notre vision du développement, autour d’une ambition claire et de priorités bien définies.
En effet, le plan du Premier ministre repose sur des fondements simples mais puissants : produire localement, consommer intelligemment, redistribuer équitablement. Il propose de revaloriser l’agriculture en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2029 ; de réindustrialiser progressivement le pays à travers des filières stratégiques comme la transformation agroalimentaire, les matériaux locaux ou encore l’industrie pharmaceutique ; de réduire les dépenses de prestige afin de rediriger les ressources vers les secteurs vitaux que sont l’éducation, la santé et la formation professionnelle ; de mobiliser l’intelligence nationale pour faire du numérique un levier de transparence, de souveraineté et de croissance inclusive ; et enfin, de replacer l’État dans son rôle de stratège, garant de l’intérêt général, plutôt que simple spectateur des forces du marché.
Par ailleurs, ce plan se distingue par sa clarté et son ancrage dans la réalité. Contrairement aux approches abstraites de certains technocrates, il s’appuie sur des données concrètes et des objectifs mesurables : former 500 000 jeunes aux métiers productifs d’ici 2028 ; augmenter la productivité agricole de 10 % par an ; réduire de moitié la facture des importations alimentaires ; faire passer la contribution du numérique à 15 % du PIB d’ici 2030 ; et élargir l’assiette fiscale sans asphyxier les petits acteurs, notamment en supprimant plus de 500 milliards de FCFA de niches fiscales injustifiées.
Ces engagements traduisent une volonté politique forte : celle de reconstruire une économie nationale capable de créer des emplois durables, de générer de la valeur ajoutée, et de résister aux chocs extérieurs.
Mais au-delà des mesures techniques, ce plan porte une philosophie, celle du patriotisme économique compris comme un devoir collectif. Il ne s’agit pas de l’affaire d’un seul homme, ni même d’un gouvernement. Ce plan interpelle chacun d’entre nous. Il invite les chefs d’entreprise, les syndicats, les enseignants, les fonctionnaires, les artisans, les producteurs et les consommateurs à se poser une question fondamentale : que puis-je faire, à mon niveau, pour que le Sénégal avance ?
Bien sûr, il faudra du temps, des efforts, de la discipline et une pédagogie constante. Mais nous n’avons plus le luxe d’attendre, ni le droit de subir encore. Et ceux qui ont échoué hier n’ont aucune légitimité à saboter ce qui commence aujourd’hui.
En définitive, ce plan de redressement économique est une bataille qui mérite d’être gagnée. Le soutenir, ce n’est pas faire preuve d’aveuglement partisan, mais c’est au contraire refuser la résignation, croire à notre capacité collective à sortir de l’impasse. C’est faire le pari de la souveraineté, de la production nationale, de la justice sociale. C’est faire le choix d’un pays qui ne mendie plus, qui ne brade plus ses ressources, mais qui décide, construit et se relève.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a tracé la voie. À nous de faire bloc, car l’avenir du Sénégal dépend désormais de notre capacité à le bâtir nous-mêmes.
Abdoulaye Sall, Coordinateur départemental FSD/Bj, Coalition Diomaye Président