Remue-méninges chez les constitutionnalistes soucieux de se pencher sur la candidature de Bassirou Diomaye Faye, comme plan B de Pastef. Messe basse sur une candidature, un constitutionnaliste se lâche sans retenue. «C’est encore une erreur monumentale que ce choix du leader de l’Ex Pastef. Notez-le bien, toute personne qui aura milité dans l’ex Pastef du fait des raisons dans lesquelles le parti a été dissous et ce même s’il est candidat d’une coalition, d’un parti ou indépendant. Je ne parle pas de ma volonté, entendons-nous bien. Je vous parle de la future sentence du Conseil Constitutionnel.» Cet homme connu pour sa science en droit constitutionnel se cache pour éviter selon lui «les bordées d’insultes».
Un autre juriste et analyste politique Al Ahmad Thiam s’avance sans ciller pour dire ses vérités. «Le tourbillon judiciaire qui s’abat sur Pastef et certains de ses membres pourraient compromettre ses chances de passer devant le juge constitutionnel, indique-t-il sur les ondes de la RFM. Celui-ci disposant de larges pouvoirs d’interprétations pourraient se fonder sur l’article L 125 pour le rejeter.»
L’homme très au fait des affaires de droit continue son argumentaire : “dans le code électoral, au-delà de l’article L57, l’article 125 risque également de lui jouer un mauvais tour”.
«L’article L125 dit que pour s’assurer de la validité des candidatures déposées et du consentement des candidats, le Conseil constitutionnel peut procéder à toutes vérifications qu’il juge utile, a-t-il argumenté. C’est-à-dire, il joue ce qu’on appelle un rôle d’instruction et un pouvoir d’interprétation. . Dans ce cas de figure, est-ce que ces personnes qui sont visées par des infractions de terrorisme contre l’Etat du sénégal pourront réussir à valider leur candidature devant le cosnseil constitutionnel ? ».
Une interprétation qui pourrait freiner l’élan de Bassirou Diomaye Faye, à entendre le juriste. “Mais pas lui seulement étant donné que le régime en place est en guerre avec le parti Ex Pastef. Tout membre qui en est issu pourrait subir les contrecoups de la loi”, d’après l’analyste politique.
« Mon souhait le plus ardent c’est de voir Pastef présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle. Mais sur la base de l’article 125, je ne pense pas que cela sera le cas à cause du pouvoir d’interprétation générale et globale dont dispose le Conseil constitutionnel et au regard de la guerre politico-judiciaire que l’Etat a déclenché contre Pastef », a-t-il poursuivi.