Ce mois de juin, alors que l’équipe nationale du Sénégal se prépare pour des matchs amicaux, Sadio Mané a fait le choix de ne pas répondre à la convocation. Non pas par lassitude, ni par conflit, mais peut-etre pour une raison bien plus profonde : accomplir le pèlerinage à la Mecque, cinquième pilier de l’Islam.
C’est un acte intime, spirituel, qui mérite le respect. Un moment fort dans la vie de tout croyant, que beaucoup rêvent de vivre, mais que peu peuvent accomplir avec autant de discrétion et d’élégance.
Face à cette décision, la réaction de l’entraîneur national, Pape Thiaw — « Je ne gère pas un joueur, mais un collectif » — a surpris. Et même blessé. Car Sadio Mané n’est pas un joueur comme les autres. Il est un pilier, un repère, un symbole. Et le rappeler n’est pas trahir le collectif, mais rendre justice à ce que le collectif lui doit.
Sadio, c’est ce footballeur qui n’a jamais marchandé son engagement, qui a porté le maillot national avec honneur, qui a couru, combattu, inspiré. Mais c’est aussi l’homme qui a construit des écoles, des hôpitaux, des infrastructures sociales dans son village natal.Cest le talent footballeur qui sait ce que veut le social dans nos pays.
Il a su garder la tête basse quand les louanges pleuvaient, et le cœur haut quand les critiques montaient. Il a été là quand le pays avait besoin d’une étoile. Et aujourd’hui, alors qu’il s’accorde ce temps pour sa foi, ce n’est pas un abandon. C’est une élévation.
Ce que Sadio mérite, ce n’est pas une formule distante ni un rappel sec à l’ordre. Il mérite un hommage. Un merci. Une reconnaissance à la hauteur de tout ce qu’il a donné au football sénégalais et à la nation entière.
Il n’a jamais demandé de traitement de faveur. Il n’a jamais manqué à l’appel. Aujourd’hui, c’est nous qui avons un devoir : honorer le silence des grands.
Merci, Sadio.
Pour ta loyauté.
Pour ton humilité.
Pour ta lumière.
Mamadou Bassirou KEBE