Devons-nous nous passer du « Pompier Pyromane » dont les interventions inquiètent non seulement les investisseurs internationaux mais aussi les pays bénéficiaires pour prendre une fois pout toute notre destin en main ?
Des critiques ont toujours été adressées à l’endroit du FMI pour sa part de responsabilité dans l’aggravation de la pauvreté et les dettes dans les pays en voie de développement notamment en Afrique suite à des conditions limitant voire supprimant les interventions des états en termes de subventions etc…
En nous imposant un plan d’ajustement structurel et, la dévaluation du franc CFA, l’organisme de Bretton Woods a provoqué notre déchéance économique en 1994 considérant que notre monnaie communautaire était plus forte que la Lira de l’Italie, la Peseta de l’Espagne, l’Escudo du Portugal. En 1994 notre économie était aussi performante que celle de la Corée du Sud, du Maroc et de l’Afrique du Sud pour ne citer que ceux-là.
Le Plan d’Ajustement Structurel très contraignant qui nous a été imposé à travers la dévaluation du CFA a plongé notre pays dans un désavantage notoire par rapport au Franc français, au Dollar américain, à la Livre Sterling et au Yen avec un ratio du double voire triple de la valeur nominale pour la conversion et surtout le trading avec les pays et zones monétaires internationaux.
Tout cela pour ça dirait on !!!
A tort ou à raison les exigences du FMI envers des pays africains seraient en grande partie responsables de l’aggravation de la pauvreté, des flux migratoires, et de l’émigration vers les pays occidentaux vidant ainsi le continent de ses ressources humaines de qualité.
La crise asiatique de 1997 a été attribuée au FMI suite aux réformes qu’il avait exigées alors que la plupart de ces pays se trouvaient dans des situations financières stables ou excédentaires, considérant que les réformes exigées à des économies jugées « saines » pendant la période avaient fait croire aux investisseurs une situation catastrophique, entrainant le mouvement de retrait de capitaux.
Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie en 2001, avait critiqué les mêmes pratiques en 2002 dans son livre » La Grande Désillusion » dénonçant notamment les politiques imposées par le « Consensus de Washington » qui favorise la lenteur du développement et de la croissance.
Dans la même lignée, l’organisme de financement mondial a été décrié pour n’avoir pas su anticiper le déclenchement de la crise financière des « surprimes » de 2008 et n’avait pas alerté les Etats-Unis sur la dégradation des normes d’octroi de financements à l’hypothèque.
Le Sénégal est en droit de marquer une rupture drastique envers les institutions qui freinent son développement de façon concertée et notoire.
Est-il vraiment fortuit que la campagne médiatique du président sortant réfutant la dette cachée sous son magistère coïncide avec la dégradation de la notation du Sénégal par l’agence américaine Moody’s au lendemain du deuxième Forum Invest in Sénégal avec des engagements d’investissements de 13 211 Milliards CFA de même que le succès éclatant du 3ème Appel Public à l’Epargne » diaspora Bond » où le pays a mobilisé plus de 450 Milliards CFA ?
Cela augure d’une campagne orchestrée et concertée pour saper l’élan de souverainisme affiché par notre pays pour marquer une rupture fondamentale de croire en nous-mêmes et martelée par tous les intervenants lors du forum « Fii Sénégal » à l’image des chefs de gouvernements, des hommes d’affaires mondialement reconnus (Aliko Dangote), du premier ministre du Sénégal et du président de l’assemblée nationale la semaine dernière.
Le Sénégal a dénoncé avec véhémence la note dégradante de Moody’s qui a affiché son mépris et son parti pris « Bias » envers notre pays quand les deux autres agences de notation Fitch et Standards & Poors ont maintenu leurs notations avec notre pays sans intervenir.
Se limiter à une juste dénonciation est trop légère. Il faut devoir avoir le courage d’engager des poursuites judicaires et des amendes à l’encontre de Moody’s et ne pas la laisser vaquer librement et continuer de saper les intérêts du Sénégal en employant une méthode de notation fausse et alimentée à dessein pour faire reculer l’investissement étranger vers le Sénégal en semant la peur et le risque grandissant.
Moody’s a fait l’objet de plusieurs plaintes judiciaires et d’amendes dans le passé
- En 2017 la Chine a infligé à Moody’s une amende pour avoir refusé de modifier ses notations de crédit pour des entreprises chinoises
- En 2013 le ministre de la Justice (Attorney General) des Etats-Unis d’Amérique sous le président Barak Obama a poursuivi Moody’s pour avoir gonflé les notations de crédit de titres financiers avant 2008
- La Commission Européenne a infligé en 2013 une amende à Moody’s pour avoir abusé de sa fonction dominante sur le marché des agences de notation de crédit
Ces plaintes confirment que Moody’s a été confrontée à des plaintes et amendes et à des actions judiciaires pour ses pratiques de notations et son influence sur les marchés financiers.
- Le 4 septembre 2024, les Trois agences de notation ont reconnu leurs torts et ont accepté de payer des pénalités pour mettre fin aux accusations contre elles. Moody’s et S&P devront payer $49 Millions pour avoir mal protégé leurs données. Devant la Security and Exchange Commission (SEC) les entreprises reconnaissent leurs torts et paieront : Moody’s et S&P paieront $20 Millions et Fitch $8 Millions
- En 2021 l’Autorité européenne des Marchés financiers (ESMA) annonce avoir infligé un total de 3,7 Millions d’Euro à l’agence de notation américaine Moody’s qui a failli aux règles régissant les conflits d’intérêt.
- Encore paradoxal, le 27 avril 2024 près d’un mois après la révélation autour de la dégradation des comptes publics français, les deux principales agences de notations ont annoncé conserver la même note souveraine malgré la récente altération des comptes publics. Elles ont maintenu la même note souveraine qu’en 2023.
Ceci montre à suffisance le mépris de ces organismes de notation quand il s’agit de pays comme le Sénégal qui affiche son agenda souverainiste et qui le réussit avec ou sans elles.
Se Focaliser sur nous-mêmes et ensuite nous tourner vers d’autres partenaires financiers moins contraignants pour réussir notre développement.
Une rupture exige de l’audace à prendre des mesures de forte portée macroéconomique à incidences et impacts très positifs et directs sur le vécu et le devenir des sénégalais.
Après trois appels publics à l’épargne mobilisés, les engagements d’investissements, les accords et conventions de financements avec la Chine et La Turquie l’attraction du Sénégal à devenir la véritable « Perle » de l’Afrique doit se matérialiser par :
- Une diminution de la Taxe sur la valeur Ajoutée (TVA) passant de 18 à 15% pour mieux engranger des devises, attirer plus d’investisseurs et créer un climat propice à l’investissement et aux finances en soulageant les entreprises et les ménages et en favorisant un climat des affaires plus attrayant et plus attractif afin de faire du Sénégal le hub financier tant attendu.
- Transfert de la capitale administrative du Sénégal hors de Dakar et vers l’intérieur du pays. A l’instar de Beijing pour Pékin et Shanghai, Abuja pour Lagos, Washington pour New York, Brasilia pour Rio, le Sénégal doit prendre la mesure salutaire pour palier à la surpopulation et saturation de la capitale sénégalaise où vivent plus de 2/5 de la population sur une étendue de terre de 0,28% de la superficie total du pays. Dakar devant rester la capitale économique du pays comme New York pour les USA. Un boom économique sans précédent dans les BTP et la construction est à prévoir avec le déplacement des toutes les ambassades, les structures de finances, de santé, les infrastructures hôtelières, bancaires, sportives, etc.
- Un nouveau rôle dévolu à l’APIX qui ne sera plus limité à la création et de formalisation d’entreprises mais aussi de financement dès la création d’une société en lui octroyant les moyens de trouver des pistes de faciliter des financements et de garanties avec un guichet unique de concert avec les banques sénégalaises, rassemblant toutes les autres agences nationales. L’APIX sera implantée dans tous les départements du Sénégal avec comme nouvelle mission : la création d’emplois.
- Une réduction des impôts et taxes fiscales permettant à la plus grande majorité des entreprises et Pme, Pmi, Gie et autres individuels formalisés de s’acquitter de leurs dus.
- Avec Le New Deal Technologique, la suite logique est la Création d’une Silicone vallée au Sénégal et pour la première fois en Afrique afin de permettre aux milliers de diplômés sénégalais et africains à s’investir dans des projets de start-up et Cheytou le village où repose Cheikh Anta Diop serait le plus indiqué.
- Avec un partenariat voire jumelage avec la province chinoise industrielle de Shandong nous sommes capables de développer une zone économique spéciale, notamment pour le secteur privé national et africain avec comme objectif, la création d’emplois salariés durables, profitant ainsi du transfert de savoir faire industriel avec la province chinoise pour assurer notre souveraineté économique et une amélioration des conditions de vie des populations.
- Considérant que la Chine place le Sénégal au cœur de ses priorités en Afrique, nous départir des institutions de financements conventionnels est tout à fait à notre portée étant entendu qu’Eximbank , l’un des bras armés financiers de la chine a débarqué dans notre pays pour renforcer la coopération, lancer de nouveaux grands projets en finançant de grands chantiers (autoroutes, Chemins de fer, dessalement de l’eau de mer, création de zones économiques spéciales industrielles etc.) la chine veut renforcer sa présence au Sénégal en investissant d’avantage dans tous les secteurs d’activité économique en partenariat Win /Win et nous devrions avoir cette audace et ce risque d’essayer.
- Avec l’érection des 8 pôles économiques prônée et mis en place timidement, nous avons la chance de jumeler certains de ces zones économiques avec la province de Hainan qui a manifesté un gros intérêt pour aider les Sénégal dans la transformation de certaines régions et pôles de croissance dans les secteurs clés du tourisme, de l’agriculture et de l’aquaculture.
- La transformation agricole commence à transformer le cultivateur à devenir un véritable chef d’entreprise en lui inculquant les rudiments de la gestion et du management de sa ferme.
- La transformation économique commence aussi par étendre le réseau ferroviaire et routier partout au Sénégal.
- La rupture se poursuit par l’accès à l’eau et à l’électricité dans tous les villages et contrées du Sénégal et nous en sommes capables en accélérant la cadence de la couverture électrique et hydraulique.
Le Sénégal, « la Perle de l’Afrique » est sous le radar stratégique des investisseurs et des partenaires désirant renforcer leur présence dans notre pays.
Avec une population de près de 686 Millions d’habitants, la CEDEAO et L’AES constituent un espace de libre échange par excellence pour valoriser et favoriser le commerce sous régional au grand bénéfice de nos concitoyens avec la Zone de Libre Echange continentale Africaine (ZLECAF) en bonne marche
Alors que le soleil brille fort sur le Sénégal, les projecteurs de l’investissement dans le monde longtemps restés en Asie ont considérablement commencé à se tourner vers l’Afrique et le Sénégal.
Les principes d’investissement solides, comme bon surf, ont démontré qu’il est toujours préférable d’éviter la poursuite d’une vague qui est déjà sur vous, mais plutôt d’attendre et de prendre une nouvelle houle à l’approche.
Lancer une stratégie d’investissement en Afrique permet d’anticiper cette vague. Le Sénégal est le pays idéal pour ce point d’entrée.
Le Sénégal fournit un niveau de stabilité politique et une sécurité de l’investissement qui rivalise avec les pays les plus développés. Il est stratégiquement situé sur la côte de l’Afrique de l’Ouest, et prête pour une croissance de taille Tsunami dans tous les secteurs.
Mamadou SYLLA
CEO Africa Business Development Group
Email: [email protected]
