Ce n’est pas volé. Le gardien sénégalais de Chelsea remporte le trophée de meilleur gardien de l’Union des fédérations européennes de football amateur (Uefa) devant Courtois et Ederson. En une saison, Edouard Mendy a réalisé des prouesses exceptionnelles. Que ce soit en Premier League ou en Ligue des champions, le portier sénégalais s’est révélé à la planète foot et notamment à l’Europe où il a été sacré meilleur portier d’Europe. Déjà que sa saison a été exceptionnelle avec son sacre en Ligue des champions.
Édouard Mendy a besoin de se rappeler les galères du passé, de partager les bonheurs du présent Son histoire est connue de tous, mais Edouard Mendy ne semble jamais fatigué de la raconter. Comme son coéquipier N’Golo Kanté ou son adversaire du soir Riyad Mahrez, l’international sénégalais a un parcours atypique dont les médias et comptes affamés de clics sur les réseaux sociaux sont très friands. Oui, le natif de Montivilliers avait dû pointer à Pôle Emploi en 2015 après la fin de son aventure à Cherbourg, avant de se relancer avec la réserve de l’OM et de se révéler à Reims entre 2016 et 2019. Rien ne prédestinait Mendy à se retrouver avec le trophée de la Ligue des champions dans les bras, ni être sacré meilleur gardien Uefa 2021, il y a six ans, ou même 280 jours plus tôt, au moment où le gardien d’un mètre 97 disputait son dernier match sous le maillot du Stade rennais contre Lille (1-1, le 22 août). « Quand un club comme Chelsea vous appelle, vous ne pouvez pas dire non ! J’y crois réellement au mois de juin. Là, Christophe Lollichon me fait comprendre qu’ils vont avancer sur un gardien et que ce sera moi, racontait le grand Mendy au Parisien cette semaine. Avec Rennes, c’était clair. Je restais à coup sûr, sauf s’il y avait un top club. C’est arrivé, c’était difficile, mais le président Holveck et Flo Maurice ont été très classes. » Et voilà Edouard passé de valeur sûre du championnat de France à gardien le plus cher de l’histoire de la L1 au rayon des ventes.
À Chelsea, le vice-champion d’Afrique aura mis quelques jours à faire oublier le catastrophique Kepa Arrizabalaga, rapidement poussé sur le banc par son nouveau concurrent. «Je ne devais pas faire de complexe. Mon intégration a été facilitée par mes performances, assurait le dernier rempart des Blues au Parisien. J’ai pu compter sur les francophones. Et, surtout, je voulais montrer à Christophe (Lollichon) et Petr (Čech) qu’ils ne s’étaient pas trompés. Ils jouaient gros eux aussi, car l’an dernier, quand tu disais Édouard Mendy en Angleterre, personne ne me connaissait.» Aujourd’hui, tout le monde sait qui est le géant sénégalais : 31 matchs de Premier League, 25 buts encaissés et 16 clean sheets. Mieux, le lumineux Edouard Mendy est devenu le troisième gardien à signer neuf clean sheets (un autre record codétenu avec Santiago Cañizares et Keylor Navas) dans l’histoire de la Ligue des champions (Opta), concédant seulement trois pions en douze rencontres au cours de cette édition 2020-2021 (un contre Rennes, un contre le FC Porto et un contre le Real Madrid). Une trace sportive indélébile, une première aventure hors de France déjà réussie, et la confirmation que le joueur comme l’homme marque de son empreinte (et de son sourire) chaque endroit où il passe. Comme un très grand.
MTG AVEC SO FOOT