A l’occasion de son discours à la Nation le 4 juillet 2023, le Président de la République s’était adressé aux sénégalais en ces termes:
« Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection présidentielle prévue le 25 février 2024 ». J’ai un code d’honneur.
Un discours qui a fait le tour du monde sous un tonnerre d’applaudissements.
Selon ses nombreux partisans cette date d’annonce de la non candidature du chef de l’état est une date historique.
Le Président de la République venait de montrer à la face du monde que la politique peut bien s’accommoder de l’éthique.
Ainsi, parmi les premières réactions à cette annonce forte du Président de la République figure celle du secrétaire général des Nations Unies.
Antonio Guterres disait du chef de l’état sénégalais:
« Je voudrais exprimer ma profonde estime pour le Président Macky Sall du Sénégal pour les qualités d’homme d’état dont il a fait preuve ».
Le secrétaire général des Nations Unies de poursuivre:
La décision du Président Macky Sall constitue un exemple très important pour son pays et pour le reste du monde ».
Alors que tout était prêt pour la tenue de cette élection présidentielle du 25 février 2024, nous voilà au cœur d’un imbroglio politico judiciaire aux conséquences fâcheuses.
D’abord à l’étape du parrainage où plus d’une quarantaine de recalés ou spoliés selon leurs propres termes demandent une audience au chef de l’état pour un arbitrage car ils se disent victimes du Conseil Constitutionnel n’a pas dit le droit.
Même reproche des partisans d’Ousmane SONKO recalé pour défaut d’attestation à la quittance de la Caisse des Dépôts et des Consignations.
Quelques jours plus tard une autre affaire apparaît avec la double nationalité de Karim WADE un des prétendants les plus sérieux à cette élection présidentielle.
Alors que l’opinion épiloguait sur l’invalidation de la candidature du fils de l’ancien Président Abdoulaye WADE une commission d’enquête parlementaire vient d’être installée pour enquêter sur de présumés soupçons de corruption et de conflits d’intérêts sur le Conseil Constitutionnel.
Des accusations qui ont porté un coup dur à la crédibilité et à l’image de cette haute cour de justice jadis adulée et respectée.
Même cas de figure avec certains membres du Conseil Constitutionnel comme le juge Cheikh NDIAYE et l’éminent juge Cheikh Ameth Tidiane Coulibaly qui a été nommé par décret le 9 novembre 2023 en remplacement d’Abdoulaye Sylla démissionnaire.
Lors de l’installation du très expérimenté juge Coulibaly, le Président Mamadou Badio Camara disait:
« Votre carrière et votre personnalité attestent votre attachement à relever les défis car elles témoignent d’un juriste compétent ouvert à tous les souffles du savoir, d’un humaniste imprégné de valeurs et de la culture de son temps et de sa société.
Enfin Mamadou Badio Camara d’ajouter :
« La fonction de juge constitutionnel exige un dévouement particulier d’hommes et de femmes qualifiés dont le rôle consiste à assurer l’équilibre entre les différents pouvoirs délégataires de la souveraineté populaire à garantir la protection des libertés fondamentales et à assurer la transparence des élections nationales présidentielles, législatives et référendaires.
C’est ce qui explique sans aucun doute la sortie du « frère » de Cheikh Ameth Tidiane Coulibaly en l’occurrence Omar DIOUF FALL qui s’est beaucoup offusqué des accusations contre le juge Coulibaly.
Oumar DIOUF FALL journaliste qui certainement en portant son témoignage sur Cheikh Ameth Tidiane Coulibaly a sans aucun doute pensé à son autre grand frère de Sokone le défunt Chérif Elvalide Séye qui était très attaché au grand frère de Lafif Coulibaly actuel secrétaire général du gouvernement.
Chérif Elvalide Séye s’il était en vie aujourd’hui serait le premier à prendre sa plume pour apporter un témoignage poignant sur son ami Cheikh Ameth Tidiane Coulibaly qu’il connaît très bien.
Au demeurant malgré les effets de manches de part et d’autre; il convient de noter que le Président de la République se trouve aujourd’hui confronté à un dilemme cornélien entre le report pour remettre toutes les cartes en jeu en toute impartialité et l’organisation d’une élection non inclusive partie pour être très contestée au soir du 25 février 2024.
Le chef de l’état Macky SALL qui très probablement prendra entièrement ses responsabilités pour s’adresser aux sénégalais à travers un discours à la Nation.
L’heure de la décision finale pointe à l’horizon.
Mbaye DIOUF