Par Babou Biram FAYE
Du 19 au 26 août 2025, une équipe technique du Fonds Monétaire International (FMI) séjournera à Dakar dans le cadre d’une staff-visit, une mission de travail axée sur le suivi des dossiers économiques en cours. L’enjeu est crucial : cette visite intervient dans un contexte où le Sénégal fait face à des défis budgétaires et à une dette publique de plus en plus lourde.
Qu’attendre du FMI ?
Cette mission permettra de valider les chiffres macroéconomiques du Sénégal, d’évaluer l’exécution budgétaire 2025 et d’orienter la préparation de la loi de finances 2026. Elle est aussi un signal envoyé aux investisseurs et bailleurs : si le FMI estime la trajectoire crédible, la confiance internationale sera renforcée.
Les points sensibles
Trois dossiers retiendront particulièrement l’attention du FMI : Le déficit budgétaire, qui reste élevé, la dette publique, notamment la fameuse «dette cachée» (arriérés, garanties implicites aux entreprises publiques, dettes commerciales hors bilan), les subventions à l’énergie et au carburant, coûteuses mais socialement sensibles.
Quelle posture pour le Sénégal ?
Face au FMI, le Sénégal doit adopter une attitude de transparence et de réalisme. Les chiffres doivent être clairs et crédibles. Mais il s’agit aussi de montrer que les réformes budgétaires ne seront pas seulement techniques : elles doivent être socialement inclusives afin de ne pas fragiliser les ménages déjà éprouvés par la cherté de la vie.
Quels documents de référence ?
La visite du FMI devrait s’appuyer sur le Plan d’Actions du Gouvernement (PAOS), qui décline les réformes à court et moyen terme, tout en l’inscrivant dans la perspective de Vision Sénégal 2050, le cadre stratégique de transformation à long terme. Certains experts estiment qu’un plan de redressement budgétaire spécifique devrait être élaboré pour cadrer les négociations.
Au-delà des chiffres, cette mission sera un test de crédibilité pour le Sénégal. L’enjeu est de prouver que le pays maîtrise ses comptes, tout en protégeant sa population. Le FMI attend de la rigueur et des réformes ; le Sénégal doit répondre par la transparence, la discipline budgétaire et une vision sociale équilibrée.
BBF