Son langage wolof ne l’a pas quitté, il n’a pas oublié non plus les valeurs de son terroir. Abdullah Koni plus connu sous le nom de Abdoulaye Koné n’a pas changé. A 17 ans, il est arrivé à Doha (Qatar) avec l’envie d’y rester les yeux pétillants de bonheur, remplis de rêve de grandeur. Signe du destin, il est trés tôt accepté par les arabes de ce pays qui aiment sa tenacité en défense, sa volonté de réussir et sa hargne sur les prés de l’emirati. Abdoulaye Koné se tue aux entrainements se déméne comme un beau diable pour se départir de ses péchés de jeunesse et le Qatar va lui tomber sous les pieds. On le retrouve dans la cité raffinée de Mermoz où le sourire ne quitte pas son visage apaisé malgré les rigueurs du mois de ramadan. Il ouvre les portes de sa maison comme le livre de sa vie qu’il feuillette l’âme en paix, la fierté assumée et le succés modeste. »Je suis le premier sénégalais à évoluer en équipe nationale du Qatar. J’ai d’ailleurs été capitaine de la sélection. Mon intégration s’est bien passée et j’ai vite été adopté par ce beau pays », dit-il entre deux sourires. Lui a fait ses classes au Jaraaf avec les Henri Camara et Pape Bouba Diop dont il dit que la douleur de sa disparition est encore une plaie béante qui n’arrive pas à se refermer. Abdoulaye Koné, capitaine du club réputé d’Al-Saad (Qatar) a cotôyé de grands joueurs de la planéte foot, lors des coupes de la confédération,notamment les Barcelonais qui avaient gagné la coupe du monde des clubs, Messi, Iniesta, XAvi. C’est lui qu’on a accusé aprés d’avoir blessé griévement au cours d’un tacle le virevoltant David Villa, il sourit de malice devant l’accusation. L’ancien défenseur du Jaraaf en catégorie junior qui n’a eu aucun mal à choisir la nationalité qatarie. Comme un garçon bien élevé, il en a discuté au préalable avec ses parents qui lui ont donné leur onction. Il faut dire que ce n’est pas seulement en football que les Qataris accordent leur nationalité. C’est dans tous les sports, ce qui fait qu’il y a beaucoup de basketteurs sénégalais qui ont acquis la nationalité qatarie. En handball, en athlétisme, en haltérophilie, on note beaucoup d’étrangers naturalisés, parmi lesquels, un Sénégalais qui a gagné les jeux olympiques avec l’equipe de Volley du Qatar, a-t-il dit indiquant pour expliquer cette pratique que ce riche émirat compte environà 800.000 habitants.
A l’heure de la Coupe du monde où le tirage au sort a mis le Qatar sur le chemin du Senégal, Abdoulaye Koné se cache derriére cette carriére d’entraineur qu’il est en train d’embrasser au Qatar pour répondre habilement. Même si son coeur balance pour l’émirati. Lui a déjà choisi le Qatar. « Je suis entraîneur au Qatar. Donc c’est normal que je choisisse ce pays. Mais je ne peux jamais oublier le Sénégal » Quid de son fils bon footballeur qui allie foot et études au Canada et qui a fait des passages remarqués dans ce pays Émirati? Il dit: « mon fils est un Qatari. Comme il est bon il commence à être sollicité par les fortunés qataris ». Un talent de plus perdu. Et d’avertir les Lions sénégalais affamés de reconnaissance internationale de ne jamais considérer le Qatar comme une proie facile. « Il faut prendre trés au serieux cette équipe qui s’est bonifiéé à l’occasion de grands tournois internationaux, et de compétitions comme la Copa América. Il ne faut jamais penser que c’est match gagné. Ce serait une grave erreur », confesse-t-il. Mais il consent que si les Sénégalais mettent le même engagement que contre l’Egypte lors de la phase d’élimination de la Coupe du monde, ils vont marquer de leurs griffes de Lions cette Coupe du monde. Aujourd’hui propriétaire du club le Builders Fc à Dakar, il investit au Sénégal pour permettre à ses fréres et soeurs de béneficier de sa réussite. Il a ouvert à Mbao, un établissement d’Excellence dénommé Cabis School, un cadre idéal et propice à l’acquisition du savoir, façon de participer au développement de son « pays » par l’éducation et l’éveil des consciences. Abdoulaye Koné aime le Sénégal et le montre par les actes qu’il pose. Il adore aussi le Qatar. Oui, c’est un homme à la double nationalité avec deux coeurs.
M.T.G
Le Comité national de gestion de la lutte sénégalaise (CNG) vient de rendre son verdict, à la suite du...
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