Après avoir emprunté l’autoroute de la licence verbale sans retenue, avec un phrasé ordurier et guerrier, Abass Fall, tête de liste du département de Dakar de Pastef pour les élections législatives s’arrête brusquement, il reprend ses esprits, sort de son véhicule. Puis revenu de ce voyage intérieur chaotique, il se confond en excuses. Toujours le même jeu de yoyo à Pastef ces derniers temps. L’on se retrouve dans un bas-fond atroce et l’on finit à se forcer à lâcher prise. Qui pour rappeler à Abass Fall que la colère est mauvaise conseillère. Qui pour lui rappeler que ce n’est pas par la violence qu’un «noble» montre ses pectoraux, mais par des valeurs, telles que pondération, mesure, retenue qui font l’essence de l’être.
L’agression de jeunes de ton camp ne doit pas t’autoriser à répondre par de la violence inouïe. «Mon cœur a parlé, c’est pourquoi j’ai fait sortir mes propos d’hier. Je suis un être humain tout court, c’est pourquoi je me suis laissé emporter. Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas un homme violent. Mais je ne pouvais pas être insensible à l’agression barbare subie par des éléments de mon camp», s’excuse Abass Fall, dans une posture teintée de sérénité. Or on ne peut connaitre la sérénité sans une entrée en soi : un voyage intérieur. C’est bien que pour un temps, Abass Fall retrouve la voie de la sagesse. Seulement, cela commence à faire beaucoup cette sortie de piste de «gladiateurs» pastéfiens à bander des muscles laissant leur cerveau à la maison.
Dernièrement Maïmouna Dièye, le ministre de la Famille, une lumière qui se cherche mais qui tombe dans une nuit aussi sombre que ses idées s’est signalée par la plus mauvaise des manières. Elle devrait être habituée aux querelles de borne fontaine dans son fief pour débiter devant une si auguste assemblée des inepties à faire rougir la très sulfureuse Coura Macky. «Abass Fall so léké 5 milliards de FCfa ya tay» (Abass Fall tu n’as de comptes à rendre à personne, fais ce que bon te semble». Quelques jours plus tard, après s’être réveillée et vue sa tête partout sur les réseaux sociaux et dans tous les médias, la Maïmouna est revenue à de meilleurs sentiments faisant son mea culpa comme si de rien n’était. «C’est une erreur, si c’était à refaire, je le referais pas. Nous ne sommes pas dans ce genre de langage. Ceux qui me connaissent savent que je suis de nature très élégante.» La dame est passée comme un météore à autre chose sans pour autant présenter ses excuses aux Sénégalais nombreux à s’offusquer de ces propos.
Manque de mesure, et de retenue…deux vilains défauts qui ont perdu beaucoup de gouvernants sénégalais…et c’est comme si Pastef n’a pas retenu la leçon. L’arrogance et l’impolitesse n’ont jamais pesé sur la balance des urnes. A bon entendeur salut… MTG