La “Politisation” des universités, administrations, forces de défense et de sécurité, institutions républicaines en général et corps constitués, doit être bien discutée.
Avoir et/ou exercer une conscience politique est un acte citoyen, dans toute société démocratique. Donc, la conscience politique peut, est, et doit être présente dans toutes les niches d’une société démocratique parce qu’elle s’approprie son destin. Ce n’est ni un crime, ni un délit.
Parce que la liberté de conscience politique est un droit universel et peut aussi s’exercer dans la liberté d’expression, la liberté d’association et la liberté d’appartenance à des syndicats et à partis politiques légalement constitués. En tout lieu!
Que ce soit dans les familles, sur les marchés, dans l’entreprise, dans l’administration, chez les forces de défense et de sécurité et dans les universités, on a parfaitement le droit d’avoir des opinions politiques, à moins que ce droit soit explicitement proscrit pour tel ou tel corps constitué.
Cependant, la liberté de conscience définit aussi ses propres limites et contraintes.
Exemple.
Dans un état laïque républicain, les moyens de l’état ne peuvent et ne doivent en aucun cas, être utilisés pour soutenir de manière différenciée, partisane, partiale et donc inéquitable, des structures, des systèmes religieux et/ou leurs activités.
Donc, le vrai problème qui est posé à tout citoyen élu ou nommé et qui dispose des moyens d’état qui appartiennent à la collectivité nationale, est celui de ne pas utiliser ces mêmes moyens pour servir des intérêts partisans, donc personnels.
En clair, s’adonner à des activités politiques inappropriées dans des structures qui sont des piliers de l’état signifie que ces structures détournent les moyens dont elles disposent pour s’engager dans des activités partisanes.
Illégal!
C’est un détournement qui donne de la substance à la notion même de “Politisation” qui est communiquée avec une consonance péjorative, soit justement, soit par ignorance, soit à des fins de manipulation.
Exemple.
“Politiser” une administration, c’est y nommer des personnes pour qu’elles se servent des moyens publics appartenant à la collectivité nationale pour soutenir leurs intérêts partisans. C’est impropre et c’est punissable.
Dans tous les cas, dénoncer la “Politisation” d’une structure suggère forcément que de par la loi, cette structure ne peut et ne doit être un acteur politique et/ou le théâtre d’activités politiques.
Déroger à ces deux principes est une violation du droit qui est punie par la loi et tout citoyen a intérêt à agir devant la justice au nom de l’état.
En Afrique, des dirigeants qui sont censés protéger les fondements de l’état de droit, les utilisent parfois à des fins de politique partisane.
Le danger d’une telle situation est que lorsque la Justice y semble aussi partisane, cela pourrait bien emmener des oppositions à organiser leur riposte au niveau des écoles et des universités.
PAR DR PAPA DEMBA THIAM