De fausses évidences, parfois une tristesse noyée dans une fumisterie feinte, des visages sombres, des mines défaites, la levée du corps de Ibrahima Sène à la morgue de l’hôpital Principal laissait entrevoir en filigrane des manies propres à la Société sénégalaise. Mais ce n’est pas le sujet du jour ; qui est campé par Oumy Sène la fille aînée de Ibrahima, membre fondateur du Pit qui dresse le portrait de son défunt père. «Mon père était la boussole qui nous orientait et nous inspirait de tous les jours. Mon père nous disait que la vie est un éternel combat et qu’il ne faut jamais baisser les bras», exprime-t-elle gagnée par l’émotion. A son tour, le Président Macky Sall ne croyait pad si bien dire quand il évoque son ancien allié. «Ibrahima Sène fait partie de cette catégorie d’hommes politiques engagés dans la cause de la démocratie et des libertés.»
Seulement ce que le Président Macky Sall a oublié de dire et c’est ce qui a valu au defunt responsable du Pit les coups de boutoirs de certains caciques de Benno Bokk Yaakar. C’est que Ibrahima Séne ramait à contre-courant de cette horde de troubadours et de responsables de l’Apr repus qui théorisent le troisième mandat : «Qu’il (le Président Macky Sall) le dise ou non, les textes sont clairs ; il ne peut pas l’être. Si on voit sa démarche jusqu’à maintenant, c’est par souci de préserver son parti. Mais, il a vu que son parti est difficile à préserver. Qu’il soit candidat ou non, les gens font ce qu’ils veulent. Mais aussi ne pas déclarer sa candidature désoriente l’opposition. Elle ne sait pas contre qui elle va se battre. Toutefois, cette stratégie ne peut pas durer longtemps. Parce que ce n’est pas seulement l’opposition qui est désorientée mais l’opinion aussi», disait-il dans un entretient qu’Ibrahima Séne avait accordé à WalFadjri. Membre éminent du Pit ; il a été debout même après sa mort.