Nuages de fumée, barricades et tirs à balles réelles au cœur du Tchad. Ce jeudi soir, le Premier ministre décrète le couvre-feu, faisant état d’une « cinquantaine de morts » et d’une « centaine de blessés » ce jour à Ndjamena.
Un peu plus tôt, un premier bilan du porte-parole du gouvernement avait mentionné une « trentaine » de morts, dont une « dizaine » de membres des forces de sécurité dans la capitale, lors de ces affrontements.
« Une manifestation interdite s’est transformée en insurrection », expliquait Aziz Mahamat Saleh, cité par l’Agence France-Presse. « Les manifestants ont attaqué des édifices publics, le gouvernorat, le siège du parti du Premier ministre, celui du président de l’Assemblée nationale », précisait-il.
Plusieurs centaines de personnes sont sorties dans les rues de la capitale dès ce jeudi matin, même si la manifestation avait en effet été interdite par les autorités. Elles s’opposaient au maintien au pouvoir du président de la transition, Mahamat Déby. Le gouvernement a tenu une réunion de crise dans l’après-midi.
Un journaliste a pu, lui, compter au moins 18 cadavres à la morgue de l’hôpital général de référence national. Parmi les morts, on compte le jeune journaliste Oredjé Narcisse, qui travaillait pour radio CEFOD.