«Le 25 Novembre est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Question: dans quels pays d’Afrique cet événement fait la une des journaux, ou est même relaté? Ils sont très rares. Pourtant, nos mamans, nos sœurs et nos épouses sont aussi des femmes! L’explication me semble très claire. C’est que l’Afrique vit profondément avec une culture de violence structurelle envers les femmes. Cette violence va bien au delà des violences physiques et corporelles auxquelles s’attaquent les sociétés avancées et dites “civilisées”.

En Afrique, on les “épouse” aussi pour simplement accéder à leurs corps, assouvir ses envies et les répudier violemment. En Afrique on abuse aussi de leur jeunesse, on leur fait faire des enfants qu’on leur abandonne. Dans quels pays d’Afrique peut-on voir des pères se battre devant les tribunaux pour revendiquer la garde de leurs enfants? Pas beaucoup! Bien au contraire, ce sont les braves femmes obligées de gérer des familles monoparentales qui s’improvisent en entrepreneuses pour nourrir, vêtir et éduquer les enfants qu’on leur a lâchement abandonnés. Une honte qui n’en est plus une, tellement elle est entrée dans les mœurs et acceptée. C’est comme si les stigmates culturels de l’esclavage et de la colonisation avaient banalisé la violence en Afrique.
Cela expliquerait peut-être pourquoi les politiciens-aventuriers dévoient des institutions et fabriquent des lois iniques pour éliminer leurs adversaires et continuer de trahir les intérêts de leurs populations au profit de prédateurs étrangers. On serait tenté de le croire, dans des civilisations où les femmes mères des nations ne sont ni vraiment protégées ni vraiment respectées. Or, une nation étant avant tout, une communauté d’intérêts, comment croire que des hommes africains qui ne respectent pas les femmes puissent s’imprégner de la notion même de famille au point de l’extrapoler au niveau de tout un pays pour être vraiment qualifiés de “pères de nations”? Non, mes frères, on s’est toujours menti et leurré, au point de croire en nos propres turpitudes. Je dis et j’écris encore que le problème de la pauvreté structurelle des populations africaines vient des hommes africains eux-mêmes et leur culture de violence. La majorité d’entre eux est insouciante, inconsciente et irresponsable, ce que les analystes des puissances et d’intérêts étrangers ont vite compris et depuis longtemps, pour recruter parmi eux, des dirigeants qu’ils aident à installer et à maintenir au pouvoir.
J’en viens à me demander si pour sauver les populations africaines ou l’espèce africaine tout-court, il ne faudrait pas tout faire pour promouvoir la gestion des pays africains par les femmes. L’empereur Samory Toure, ne disait-il pas que “si tu ne peux être un dirigeant juste, dire la vérité en tout lieu et tout temps, cède le pouvoir aux femmes?” Je ne peux pas respecter des hommes qui maltraitent leurs femmes. Parce qu’ils ne respectent pas leurs mères et ne se respectent pas.»
Dr. Papa Demba Thiam, entrepreneur et économiste international