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L’ancien président du Sénégal, Macky Sall, s’est pour la première fois prononcé sur la fameuse « dette cachée » qui fait débat depuis plus d’un an. Lors d’une conversation avec Julian Pecquet pour « ACFrontPage » sur les perspectives économiques et sécuritaires de l’Afrique, Macky Sall a estimé que « c’est un sujet qui n’a pas de sens ».
Arguments contre l’idée d’une dette dissimulée
L’ancien Chef de l’État a exposé ses arguments, insistant sur l’impossibilité de dissimuler la dette publique :
« Une dette publique on ne peut pas la cacher par définition. En effet, elle suppose un engagement de l’État vis-à-vis du bailleur. C’est un avis de la Cour Suprême qui est requis pour chaque convention de dette internationale. »
Macky Sall a ajouté que la dette extérieure, libellée en devises, passe par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il a également souligné les mécanismes de contrôle existants :
« Il faut savoir que la surveillance multinationale est aussi faite sans que moi-même, président de la République, je ne sois informé. Sans qu’aussi la Cour des comptes, de l’Assemblée nationale ne soit au courant. Comment cela est possible ? »
Justification de l’endettement et exigence de clarté
Macky Sall a justifié l’augmentation de l’endettement par son choix de développer rapidement les infrastructures : « Est-ce qu’on peut me reprocher d’avoir multiplié par N l’accélération de l’électrification du Sénégal, le développement des infrastructures ? L’argent a servi à développer le pays. De quoi on nous parle ? »
Il a conclu en exigeant la clarté sur les accusations portées : « J’attends les termes de référence du rapport d’audit », a affirmé Macky Sall
La réplique du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr ne s’est pas fait attendre.
«Le Fmi expliquera, lors de son Conseil d’Administration sur la transmission de données erronées par le Sénégal, comment le cadrage macroéconomique avant la découverte et après se tient et comment les données peuvent être cohérentes avant et après sur le plan de leur interprétation», a, d’emblée, indiqué le ministre de l’Économie sénégalais.
Puis, il précisera, dans sa tribune publiée sur sa page Facebook, que «des paiements effectués directement à l’étranger ne transitent pas par la banque centrale, des décaissements effectués sur ressources extérieures délibérément omis dans les déficits rapportés non plus». Abdourahmane Sarr signale, ensuite, que «le remboursement de dettes, par contre, est inévitable et nécessairement connu du trésor qui a fait le service de la dette.
«Le FMI devra également expliquer à son Conseil d’administration que la dette du Sénégal demeure soutenable, d’où le service qui se faisait sans difficulté, ce qui ramènera le Sénégal sur les marchés», dit-il.