Il y a des moments décisifs de l’histoire d’une nation qui déterminent son avenir. Ce qui se passe actuellement au Sénégal concernant la décision du futur ex-Président d’annuler brutalement le processus électoral fait partie des forfaitures que le peuple sénégalais doit rejeter avec fermeté pour franchir un palier qualitatif dans son évolution démocratique.
Il est vrai le Président Macky Sall est coutumier d’actes inélégants aux antipodes des principes démocratiques, mais ce qui lui donne l’audace de commettre ces incivilités républicaines, c’est moins son manque de respect notoire à l’endroit de ses gouvernés, mais c’est plus le déficit de détermination du peuple sénégalais adepte d’une certaine procrastination à assainir les mœurs politique et à déléguer pour l’instauration d’un État de droit à une minorité de citoyens courageux et la capacité d’indignation intacte.
La démocratie n’est jamais un acquis, c’est un processus continue dont la vitalité dépend de la vigilance de ses citoyens.
Les hommes politiques en général sont mus par une arrogance et un égoïsme psychologique au point de représenter le peuple comme une masse aveugle, malléable et manipulables à souhait. Dés lors, ils n’aiment pas la transparence, les citoyens et les opposants éclairés prompts à éclater leurs combines et leurs combinaisons.
Le Président Macky fait partie de la » race de renards politiciens » qui considèrent que la politique est une fin en soi et non un moyen de servir ses concitoyens. Toute sa carrière politique est fondée sur des comportements sournois, des agissements pusillanimes voire déloyaux qui devaient nous alerter sur son incompétence morale , sa carence charismatiques et son déficit d’humanisme le disqualifiant à présider au destin d’une nation.
On peut citer parmi les actes irresponsables et antirépublicains dont nous a habitué Macky Sall, son vote forcée sans pièce d’identité, sa justification de son » butin » de campagne électorale en 2011 consistant à dire que cela provenait d’ amis donateurs Présidents africains dont le défunt Oumar Bongo, son refus de boycotter la campagne électorale de 2011 se désolidarisation ainsi de ses homologues, le rejet des conclusions des Assises nationales qu’il s’était engagé de parapher, la manipulation de la constitution à la suite d’un référendum prématuré , le reniement de sa volonté de faire un mandat de 5 ans et non de 7ans, sa réticence de ne pas se représenter pour un troisième mandat et pire sa volonté de réduire toute opposition à son régime à sa plus minime expression.
En vérité les pompeux slogans du Président Macky Sall durant la campagne électorale de 2011 d’instaurer « une gouvernance sobre et vertueuse » et de faire primer la patrie sur la partisannerie n’étaient que des appâts servis au peuple pour le berner, l’amadouer et l’asservir.
Ce que le Président Macky Sall ne comprend pas, c’est qu’il facile d’abuser du peuple une partie du temps, mais on ne saurait le mystifier tout le temps d’autant plus que l’exposition médiatique, la diffusion rapide et l’accessibilité de l’information non censurée et non propagandisée par les pouvoirs publics aux masses populaires ont complétement fait changé les mentalités et éclairés les consciences des citoyens au point de les pousser à jouer pleinement leur de sentinelle de la démocratie.
Mais l’évènement crucial qui a contribué à mettre à nu la monstruosité du Président Macky Sall et sa dangerosité à l’égard de la pérennité de la démocratie et de la stabilité politique, économique et sociale du Sénégal ; c’est sans doute le travail extraordinaire de l’opposant Ousmane Sonko lequel armé de courage, de détermination et d’intelligence a réussi à travers un discours francs, pertinent et fécond à changer la donne politique : celle de recentrer les préoccupations du peuple au cœur des débats et de l’action politique.
Autant dire que la décision unilatérale de suspendre le processus électoral prise par le Président Macky par peur de perdre les élections prévues le 25 février 2024 ne prospérera pas non seulement du fait de son inconstitutionnalité, de son illégitimité , de son inopportunité , mais surtout de la maturité d’ un peuple dont les yeux sont à jamais ouverts par la compréhension des enjeux et de la nécessité de mettre le Sénégal sur une nouvelle direction porteuse de justice, de liberté et de progrès.
( Par Ciré Aw)