Le diagnostic du Dr Sylvie Kounde est sans complaisance. Dr Kounde responsable médicale de l’Afrique subsaharienne francophone chez Pfizer ne porte pas son habituel stéthoscope autour du cou, mais elle a les mots justes, pour freiner la propagation de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Elle dit : «La RAM, si elle n’est pas contrôlée, pourrait conduire à un scénario dans lequel des infections mineures deviennent mortelles et les infections graves deviennent impossibles à traiter. Malgré les nombreux défis associés au développement de nouvelles molécules anti-infectieuses, Pfizer reste engagé à fournir de nouvelles thérapies efficaces qui ciblent les nouvelles infections émergentes, difficiles à traiter. Nous restons également engagés envers les patients souffrant de maladies infectieuses. « Rien qu’en 2020, 28 millions de patients ont été traités avec un traitement anti-infectieux de Pfizer – un nombre en constante augmentation.»
«Pfizer traite 28 millions de patients»
Sans ciller, Docteur Kunde l’a dit mercredi á l’occasion d’une table ronde qui a vu la participation de 40 journalistes issus de 4 pays (le Cameroun, la Cote d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso (10 journalistes par pays). Une initiative de Pfizer pour célébrer la Semaine mondiale de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, qui se tient du 18 au 24 novembre de chaque année. Le ton et les mots du Docteur Kunde ne manquent pas de provoquer une certaine frayeur. Déjà qu’une augmentation continue de cette résistance pourrait coûter la vie à 10 millions de personnes dans le monde chaque année d’ici 2050. Ce qui représente un chiffre effrayant.
Des professionnels de la santé de la trempe de Pr BAMBA-PAKOTOGO Sanata du Burkina Faso et Pr Guessennd-Kouadio Aya Nathalie de Côte d’Ivoire ont ont permis aux participants de discuter, non seulement des dangers de la RAM, mais également de ce qui peut être fait pour traiter et prévenir la RAM. En effet, la RAM se produit lorsque les antibiotiques perdent leur efficacité parce que les agents pathogènes trouvent des moyens de résister à leurs effets.
Plus un antibiotique est utilisé, plus les bactéries ont la possibilité de développer une résistance. Tueuse silencieuse, la RAM est aujourd’hui l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale qui enregistre environ 700 000 décès par an.
Raison pour laquelle, le professeur BAMBA-PAKOTOGO Sanata l’associe á la pandémie de la covid-19. «Les antimicrobiens font partie des ressources médicales les plus précieuses que le monde n’ait jamais connues ; il est alarmant qu’ils perdent de leur efficacité. Compte tenu de la faible sensibilisation du public aux dangers de la RAM, il est de la responsabilité de la communauté médicale, d’éduquer les patients sur la situation alarmante. Tout comme la COVID-19, les agents pathogènes responsables de la RAM peuvent se propager loin et rapidement et ainsi affecter les personnes de tous âges. Il est important d’instaurer des mesures de santé publique, de prévention et de surveillance pour freiner sa propagation.»
Le professeur Guessennd-Kouadio Aya Nathalie abonde dans le même sens. Il dit : «Avec un coût élevé pour la santé individuelle et l’économie en général, la RAM est un risque critique si elle n’est pas traitée. Si les agents pathogènes de la RAM se propagent comme l’a fait la COVID-19, nous serons confrontés à une autre crise de santé publique. La table ronde organisée par Pfizer et les forums similaires sont essentiels pour sensibiliser aux menaces auxquelles nous sommes confrontés si nous ne nous investissons dès maintenant pour prévenir la RAM.» La pandémie de COVID-19 nous a brutalement rappelé les difficultés sociales et économiques des maladies infectieuses. Ceci renforce le besoin continu de nouvelles innovations