Thérése Turpin Diatta est la veuve du défunt ministre, chef de Protocole de la Présidence de la république Bruno Diatta. Elle parle peu, vit recluse à son domicile à Fann Point E. Thérèsé Turpin Diatta se définit d’ailleurs comme l’armée, cette Grande Muette qui ne parle pas. Elle a pris cette qualité rare de son mari qui ne l’ouvrait jamais. Si ce n’est pour chuchoter à l’oreille des Présidents. C’est cet homme qui a consacré toute sa vie au service de la République que sa veuve, sa famille, ses amis honorent aujourd’hui à travers une cérémonie de présentation d’un livre-hommage à l’hôtel Terrou Bi de Dakar. Un film documentaire- témoignage sur Bruno Diatta y sera également projeté. A titre exceptionnel, madame Diatta parle pour la première fois de son défunt mari. Ses mots sont forts, sa tonalité triste et son phrasé sincère. Elle se confie: « Mon mari était quelqu’un d’exceptionnel. Je n’arrête pas de dire merci mon Dieu de m’avoir fait rencontrer cet homme. Je suis contente d’avoir cheminé avec lui. »
« Bruno ne savait pas danser et il se prenait pour le plus grand danseur »
Dans le film, madame Diatta raconte le caractère inédit de sa rencontre avec son défunt mari: « On s’est rencontrés à l’université en 1973, j’ai terminé ma licence en droit privé, lui était à l’époque à l’Ecole nationale d’administration (Ena), les étudiants de l’Ena faisaient leur cours à la Faculté des Sciences juridiques, c’était son année de sortie. Nous faisions partie de la même bande d’amis sans plus. Mais à l’Ena, il est sorti Major de sa promotion, et je suis sorti major de la mienne et nos amis ont organisé une petite fête, après on ‘s’est mieux connus et on s’est appréciés et voilà. C’était entre juin-juillet 1973 » Madame Thérèse Turpin Diatta avoue dans un éclat de rires ceci: « Mon mari ne savait pas danser et il se prenait pour le plus grand danseur. Et quand je le taquinais pour lui dire que franchement tu devais aller apprendre à danser, il se mettait devant le miroir et il esquissait quelques pas de danse. Il disait regarde moi je suis le plus grand danseur. il aimait s’amuser il aimait beaucoup la musique. il aimait chanter toutes les chansons de l’Orchestra Aragon, il aimait être entouré de joie » A SUIVRE…