La dernière décision des putschistes en Guinée ne laisse pas place à l’hésitation. Tous les ministres et présidents d’institution sont convoqués aujourd’hui, «toute absence considérée comme rébellion». Il ajoute : «Ce n’est pas un coup d’Etat, mais une action inaugurale vers un Etat de droit.» Un peu plutôt. Des officiers des forces spéciales guinéennes ont affirmé avoir capturé le président Alpha Condé, pris le contrôle de Conakry et « dissous » les institutions, lors d’un coup d’Etat qui pourrait sonner la retraite d’un vétéran de la politique africaine, mais condamné par la communauté internationale.
Aucun mort n’a été rapporté, malgré les crépitements intenses d’armes automatiques entendus dans la matinée dans la capitale de ce pays coutumier des confrontations politiques brutales. L’apparent épilogue de plus de dix années de régime Condé a donné lieu à des scènes de liesse dans différents quartiers de la capitale.
« Nous avons décidé après avoir pris le président, qui est actuellement avec nous (…) de dissoudre la Constitution en vigueur, de dissoudre les institutions », dont le gouvernement, a dit, dans une vidéo, le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, au nom d’un « Comité national du rassemblement et du développement », au côté de putschistes en uniforme et en armes.
Un couvre-feu a été instauré sur l’ensemble du territoire, et les frontières du pays fermées.
Le coup d’Etat a été condamné par l’ONU, l’Union africaine ainsi que par la France qui ont appelé à la libération « immédiate » du président Condé.