Monsieur le Président de la République,
Vos premiers 100 jours viennent de s’écouler. Et, il n’est nul besoin de rafraîchir la mémoire à tous ceux qui avaient opté de vous soutenir que, conformément à l’attente de plus 54% des sénégalais que l’alternance intervenue au soir du 24 mars 2024 va se traduire, entre autres objectifs, par la consolidation et/ou le renforcement des acquis en matière de pratiques politiques et économiques, de justice et d’amélioration des conditions de vie des populations mais d’approfondissement de l’appropriation de la gouvernance locale.
Nul besoin de VAR pour revivre en images les formules et autres slogans contenus dans les discours d’une spectaculaire campagne électorale. A travers laquelle, la déclinaison des objectifs du « PROJET » par vos éminences (Diomaye et Ousmane) étaient fiévreusement reçues et perçues partout comme une nouvelle conception politique, libératrice et providentielle.
Que de cadres d’actions politiques mobilisés, de sénégalais touchés par la portée des discours de rupture et des actions de structures de communication mises à contribution dans l’œuvre de réalisation d’une alternative foudroyante face au régime « apériste » qui s’efforçait à relancer les Chemins de fer, à réduire la fracture numérique, à doper le secteur de l’agro-pastoral, à réduire le coût cher de l’électricité, à doper le secteur privé asphyxié par les multinationales étrangères, à motiver une certaine frange de la population avec la fameuse DER, etc. Sans compter avec la forte demande sociale ou le quotidien paralysant de bons nombres foyers, qu’une maigre bourse alimentaire mensuelle ne pouvait à soulager.
L’heure est à consacrer aux pertinentes orientations stratégiques attendues de cette alternance. Le respect sacro-saint envers la république, le rétablissement de l’ordre, la justice équitable et la transparence de la gouvernance seront sous votre magistère, des principes qui fondent l’Etat de droit pour lequel, des sénégalais ont payé de leurs vies. Et, pour cela, toute énergie humaine à consentir ne sera point investie dans des débats sans intérêts majeurs ; non, mais bien dans la manière de renverser certaines tendances par des actions porteuses de changement envers les populations de certaines régions victimes de discriminations infrastructurelle et économique.
C’est pourquoi, Monsieur le Président de la République, il urge de procéder à la redistribution équitable des ressources qui ressuscitent l’enthousiasme citoyen dans toutes ces contrées laissées en rade. Pour l’heure, l’efficacité des actions à mettre en œuvre qui restaurent les dynamiques socioéconomiques reste essentiellement la priorité des sénégalais.
Nous sommes persuadés que, l’investissement participatif et inclusif qui sera consacré aux secteurs qui suivent, va susciter un regain nouveau auprès des populations en quête de meilleures conditions de vie et favoriser l’instauration d’un climat politique contrariant pour les adversaires déjà en conclaves sur l’arsenal politico-juridique dans lequel, ils s’étaient évertués pour saborder la démocratie sénégalaise.
Les patriotes épris de paix et de justice qui nourrissent l’espoir d’assister au décollage économique de ce pays soumettront à l’attention de votre autorité leurs réflexions constructives :
Problématiques du secteur du transport
– Les Chemins de fer : la relance du trafic mixte intérieur (voyageurs/marchandises)
Indéniable est le rôle de fer de lance que les Chemins de fer peuvent jouer dans le transport de masse, l’interconnexion de nos villes et le développement de l’échange entre les pays de la sous-région Afrique de l’Ouest. C’est vrai que dans les années 80-90, le niveau de contribution des Chemins de fer sur le PNB du Sénégal était très appréciable.
Aujourd’hui, avec la mauvaise gestion de ce secteur par les anciens régimes, combien de villes et de villages bastions de l’Agriculture, de l’élevage et du commerce ont décliné voire dépéris faute de passages des trains : des centaines.
Combien de personnes, de familles et de PME qui subsistaient grâce aux Chemins de fer ont suivi dans ce démantèlement désolant : des milliers.
Combien d’avenirs brisés, de vies perdues, d’investissements humains et financiers sont ensevelis faute de trafic voyageur ferroviaire compétitif : nul ne saurait être exact.
Pourtant, l’implication des partenaires stratégiques que sont l’expertise ferroviaire nationale, les potentiels investisseurs privés (étrangers et nationaux), les usagers industriels et commerciaux dans la mise en œuvre de relance dynamique facilitera la mobilisation des ressources nécessaires à l’innovation des chemins de fer et à la reprise de son essor.
La démographie et l’urbanisation galopantes combinées au taux de mobilité croissante des populations surtout des villes de traditions ferroviaires est une illustration déterminante de la taille du marché de ce secteur.
Ainsi, les réouvertures du trafic sur Kaolack (avec la construction d’une nouvelle gare à Médina Baye), St Louis avec l’adoption de système de transbordement par Sénégal bus comme vers les localités du nord et la qualification de la gare en hôtel, vers Touba en train-navette de week-end et sur Tamba-Kidira, vont booster au niveau des collectivités locales traversées: une économie locale porteuse et une reprise dynamique des activités agraires, pastorales, commerciales, etc.
La redynamisation de la Coopération avec les pays fournisseurs en métallurgie et industrie ferroviaire que sont l’Espagne, l’Inde, la Corée, la Russie, l’Allemagne, la Chine, le Pakistan, le Danemark, le Canada, l’Afrique du Sud, le Maroc en corrélation à l’apport de l’Etat et du patronat national est un levier sûr pour ressusciter les Chemins de fer dans les meilleurs délais et redonner espoir à toutes ces contrées ferroviaires en Décadence.
Le défi de la nouvelle politique d’habitat au Sénégal :
L’aménagement du territoire a constamment été une préoccupation majeure dans les stratégies de développement mises en œuvre par les pouvoirs publics au Sénégal. C’est pourquoi, la maîtrise de la croissance urbaine jugée trop rapide doit être considérée comme l’un des axes prioritaires de toute politique d’aménagement du territoire. Au Sénégal, l’implantation et la répartition des infrastructures sociales, économiques, administratives et culturelles en milieux urbains et ruraux deviennent une sur-priorité dans les stratégies mises en œuvre par l’Etat du fait du rythme de la croissance de la population.
La population urbaine représente près de 62% de la population totale. Cette rapide évolution se traduit par le fait du manque de délocalisation des projets structurants vers les communes à l’intérieur du pays.
Force est de reconnaitre l’impact de la forte croissance démographique qui engendre plusieurs facteurs socioéconomiques négatifs tant dans les villes que dans la mise en œuvre des stratégies de développement territorial équilibré. Ainsi, pour juguler les effets négatifs d’une surpopulation dans les grands centres urbains, le Gouvernement du Sénégal devrait renforcer les mécanismes de solutions appropriées face aux conséquences qui en découlent.
Nécessité du programme de logements sociaux
L’Etat du Sénégal, sous l’égide du Ministère de l’Urbanisme et du Logement à travers son programme Zéro bidonville, invite les acteurs (potentiels acquéreurs de logements, maires des communes et promoteurs privés) à une meilleure prise en charge de la question de l’espace foncier. Face à la conjoncture actuelle, il est nécessaire de faire de l’habitat social une priorité pour faciliter aux fonctionnaires à revenus modestes et aux populations vulnérables, une meilleure intégration sociale en leur facilitant l’accès à un logement décent.
Ainsi, la promotion du logement social va contribuer à créer une offre nouvelle dans l’écosystème de l’habitat.
Elle limitera à un certain seuil, la hausse des prix du logement dans le secteur de la promotion immobilière, qu’il s’agisse du marché locatif libre ou du marché de l’accès à la propriété. En réalité, le logement social se réplique et se dissémine facilement avec son apport réducteur partout au Sénégal, d’une ruralité qui n’est pas attractive pour de grands projets économiques et structurés autour des nouveaux outils de développement (télé-services, internet, formation technique qualifiante, etc.).
La valeur ajoutée du programme de logements sociaux sur l’économie
La pertinence de l’investissement dans l’habitat est avérée dans la mesure où l’habitat a le plus grand coefficient d’emplois et de stimulation de l’économie locale de façon générale à l’économie. Etant entendu que l’habitat social est identifié par son faible coût d’accès, il est réservé aux ménages disposant de revenus modestes qui font plus 65% de la population au Sénégal. En outre, la construction de logements contribue à la réduction de la pauvreté et donc à la soutenabilité sociale des réformes de certaines politiques en matière de gestion de foncier et de gouvernance locale.
Le transport routier : L’innovation et la stabilisation des tarifs
Par le passé, le dérèglement du cours du pétrole entraînait le renchérissement des tarifs du transport au Sénégal. Une situation qui a toujours suscité de vives réactions auprès de l’écrasante majorité des Sénégalais (grands voyageurs). La hausse des tarifs qui est très souvent décidée et fixée au gré des transporteurs, coxeurs et chauffeurs pose la lancinante question de la réglementation tarifaire pour ce secteur. Le secteur du transport en commun (urbain et interurbain) renferme un foyer cosmopolite très névralgique au regard du nombre et de la qualité de sénégalais en mouvements tous les jours.
C’est pourquoi, après analyse des problèmes quasi-quotidiens face auxquels, les anciens régimes n’accordaient que peu d’attentions, la mise en place d’un Organe de Régulation du Secteur du transport au Sénégal devient une urgence. Nous signalons ici, l’acte très salutaire posé par le Ministre El Malick NDIAYE en charge des transports terrestres, à l’occasion de la fête de Tabaski 2024 qui certainement, sera réédité pour les prochains événements religieux (Magal, Gamou, etc.).
Nonobstant l’intervention spontanée du ministre avec le déploiement des militaires du bataillon de train, les tarifs des transports routiers doivent faire l’objet de concertation entre Etat et Acteurs aux fins de correction avec une nouvelle grille tarifaire adaptée au contexte de l’heure. Et, les Sénégalais, qui vous en seront reconnaissants : des millions.
La Pratique d’Activités de Vacances Agricultures :
*Amener les ASC, les GPF, les exploitants forestiers et les agro maraîchers à s’approprier autrement du Concept « Sénégal Vert et Autosuffisant ».
Pour ce secteur, il est à remarquer que malgré toutes les stratégies mises en œuvre, les taux de couverture des besoins céréaliers par rapport à la disponibilité des productions céréalières diminuent sans cesse. La demande céréalière augmente au même rythme que la croissance démographique, là où les politiques agricoles obsolètes ont du mal à freiner la tendance décroissante de l’offre domestique. Que face à ce déficit chronique des produits vivriers locaux, notamment céréaliers, l’insécurité alimentaire devient de plus en plus inquiétante et la pauvreté gagne chaque jour du terrain dans un monde rural qui abrite prés de 55% des plus précaires du pays.
C’est l’occasion ici de rappeler, à l’instar des organisations de « navétaan » qui sont mobilisatrices de la catégorie la plus dynamique de la population, souvent subventionnées pour ne rien valoriser ; qu’il est impérieux d’élargir et d’orienter les ASC des zones rurales et périurbaines dans la promotion d’activités de vacances agricoles aux fins d’appropriation du concept « Sénégal Vert et Autosuffisant » à travers plusieurs composantes dont : la production céréalière, le développement du croisement dans l’aviculture pour les poulets du pays et dans l’levage des ovins-caprins. D’autant plus qu’en marge des instances sportive et culturelle, le mouvement associatif « Navétaan » s’est doté d’une commission chargée des activités socioéconomiques dans la perspective de promouvoir des projets d’ASC.
Ainsi, Monsieur le Président de la République, nous vous prions pour une bonne mise en cohérence de cette approche, d’intercéder auprès des collectivités locales, services techniques et organisations de la paysannerie pour que l’accès aux terres agro-écologiques adaptées aux cultures soit facilité aux jeunes et femmes dans l’objectif à la fois de fertilisation des sols, de reboisement de sites ASC et de production de céréales de qualités alimentaire et semencière.
Cette approche bien encadrée et appuyée par un léger crédit d’urgence de la DER pourrait amener les acteurs dynamiques jeunes et femmes en milieu rural à s’approprier autrement ce concept « Sénégal Vert et Autosuffisant ».
Ce qui contribuera efficacement à l’accroissement des rendements et des revenus à travers l’édification des périmètres communautaires de culture et l’exploitation de magasins de commerce équitable qui s’avèrent pertinents comme réponses contre la Soudure.
Ecosystème forestier et Développement Durable
La forte dépendance de l’économie locale à la macro-économie globalisée, prive les populations rurales de la jouissance de leurs ressources locales propres, ampute leurs initiatives et renforce leur sentiment de manque d’efficience, c’est-à-dire d’efficacité dans la durée.
Les populations Sénégalaises sont devenues entièrement dépendantes de la monoculture, avec ses conséquences sur l’écologie, le social et le culturel. Elles n’ont pas encore conscience, qu’elles ont perdu la maîtrise de l’agriculture du fait de la dégradation des sols, se paupérisent davantage et n’ont aucune possibilité d’autosuffisance alimentaire au niveau local. Du coup, l’exode massif vers les grands centres urbains et l’émigration en Occident deviennent des alternatives face à la difficulté de plus en plus forte de vivre à la campagne. Pourtant, les savanes en dégradation et les jachères forestières disponibles sont très indiquées pour la mise en place de pertinents programmes d’agroforesterie et d’apiculture.
Au constat, on remarque avec beaucoup d’amertumes, la non prise en compte de la plantation d’arbres aux apports fourragers et alimentaires de qualité dans les opérations de reboisement ; ce qui doit être de rigueur. Pour les prochaines années, l’urgence serait que les opérations de reboisement soient orientées vers la production de Dimb, de Jujubier, de Sump, de baobab, de Tamarinier, de manguier, de moringa, de détarium, etc…
Le contexte actuel, marqué par une baisse des produits ligneux (forestiers et fruits forestiers), exige le renforcement varié du peuplement végétatif par des plantes parfaitement adaptées partout au Sénégal. Ceci, combiné à la connaissance assez grande de la biologie et de l’écologie de l’abeille (rythmes d’activités, plantes mellifères), à la technique de fabrication et de mise en place de ruches va favoriser la production en quantité appréciable de miel bio labélisé « Made in Sénégal » et commercialisé aux niveaux local, national et international.
Quelles stratégies nouvelles pour réécrire notre histoire
Monsieur le Président de la République, en parcourant les villes de ce pays et en échangeant avec les acteurs impliqués dans la vie et le développement de certaines localités, l’on constate que plusieurs de nos infrastructures sont baptisées aux noms des colons contrairement aux noms d’illustres sénégalais qui ont marqué leur époque.
En vue de corriger cette tradition coloniale, nous suggérons pour une meilleure appropriation de notre patrimoine, le baptême de toutes ces infrastructures aux noms de dignitaires et martyrs sénégalais (David DIOP, Khalima Diakhaté Kala, Kothie Barma Fall, Yacine Boubou, etc.) qui se sont illustrés dans l’éducation, la culture des valeurs, l’éveil de conscience et l’émancipation des masses, l’économie, la politique, la sécurité et autres.
Une approche qui va susciter sur l’étendue du territoire : un engouement culturel et populaire galvanisant avec le rappel à la mémoire des Sénégalais d’illustres personnages qui ont marqué de leur empreinte la nation sénégalaise et/ou leur localité d’origine.
Vos qualités d’homme d’honneur en matière de reconnaissance à l’endroit des ainés y sortiront davantage rehausser en réponse aux attitudes des intellectuels et des politiciens nihilistes.
Ainsi, il s’agira d’identifier des personnages disparus ou vivants indiqués vraiment à être parrains de rues, d’avenues, d’écoles, d’espaces jeunes, de postes ou de centres de santé, d’universités et de tout autre édifice pour ensuite inviter les Ministères concernés, l’Association des Maires de villes, etc. à prendre des arrêtés ou à procéder aux délibérations y afférents.
Ainsi, seront pris en compte dans le lot des édifices à baptiser les espaces jeunes, les cases des tout-petits, les garderies publiques, les stades Omnisports récemment construits, etc.
Croyez, Monsieur le Président de la République, à mes sentiments patriotiques de très haute considération.
Babacar NDIAYE – Seydou
Animateur en Développement Communautaire
Coordonnateur du Mouvement
« Démarche Patriotique pour l’Avenir des Rails et du Train au Sénégal »
(DEPARTS)
*Un mouvement social qui plaide depuis 2004 pour la relance de l’activité ferroviaire au Sénégal.
Email : [email protected]