Des citoyens croient, à tort, que nous assistons à un affrontement entre le chef de l’opposition et un État, mais cela n’est qu’une apparence.
Depuis l’emprisonnement arbitraire et la condamnation illégale de Monsieur Karim Wade, puis de Monsieur Khalifa Sall, nous assistons à l’élimination judiciaire de tous ceux qui peuvent battre le président Macky Sall dans une élection régulière.
En vérité, l’affaire adji sarr ou le procès mame Mbaye niang ne sont que de la poudre de perlin pimpin jetée au visage des citoyens pour avoir la liberté de commettre un meurtre politique contre Monsieur Sonko.
Depuis 2008, j’écris sur Facebook, régulièrement, contre les derives des différents gouvernements de mon pays, mais je n’ai jamais subi autant de pressions qu’aujourd’hui.
L’alternative semble être entre vendre sa dignité et se taire ou défendre sa dignité et mourir ou s’éloigner de la paix.
Dès lors que le chef de l’état veut quelque chose, il trouve toujours des fonctionnaires, députés ou juges zélés pour le lui réaliser quitte à violer les lois qui fondent tout état digne de ce nom.
Si vous acceptez qu’on viole les droits de Monsieur Ousmane SONKO ou qu’il rentre dans les rangs quand on s’attaque à sa dignité, alors vous choisissez d’être complice de l’injustice ou partisan de la soumission à un ordre tyrannique.
Quelle valeur donner à un état qui abandonne son peuple dans la pauvreté, l’insécurité, le chômage ou la vie chère et qui fait de l’usage de la violence gratuite contre des civils désarmés une priorité autre que celle de cadavre institutionnel ?
L’état sous Macky Sall ne pardonne rien ni aux opposants ni aux pauvres, mais autorise tout aux partisans du pouvoir : vol, trafics en tout genre et j’en oublie.
Un état qui ne peut même pas protéger ses propres sites internet, dont celui du gouvernement, mais qui peut gazer et tuer des jeunes venus accueillir leurs leaders à Kolda est un état éteint par les désirs insensés de son chef.
Il n’y a pas d’état sans le respect et l’application du droit par cet état lui même.
Et, s’il n’y a plus d’état de droit, demander aux citoyens de se soumettre aux désirs et volontés de chefs corrompus et indignes, c’est de la lacheté, cette même lacheté qui nous fait admirer les colons d’hier ou qui ont amené certains de nos aïeux à collaborer avec les esclavagistes et les assassins de leurs propres frères et sœurs.
Je refuse de me taire quand mon silence peut faire potentiellement de moi une victime de l’ordre assassin de nos libertés si chèrement conquises par une armée de guerrières et de guerriers insoumis …comme Ousmane Sonko ou la journaliste Maty Sarr Niang !
Seule la lutte libére, aurait tonné Thomas Sankara, et, j’ajouterai, avec Che Guevara, que l’arbre de la liberté grandit avec le sang des innocents.
Car, si l’oppresseur n’a aucun scrupule à tuer des innocents pour continuer à jouir de la misère du peuple, les opprimés seraient stupides de se sentir coupables de résister.
Que Dieu bénisse notre pays et ramene plus de lucidité et de bienveillance chez nos dirigeants actuels.
Talan Tamba DANFAKHA