Lors de l’installation du Conseil national de son parti, PASTEF, ce jeudi soir, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu un discours sans détour, critiquant ouvertement la gestion du pouvoir et évoquant un « profond problème d’autorité » au sommet de l’État.
« Le Sénégal n’a pas de problème majeur, hormis un problème d’autorité. S’ils ne savent pas gouverner, qu’ils me laissent faire », a-t-il lancé devant les cadres de PASTEF, dans un ton révélateur des tensions croissantes entre lui et le président Bassirou Diomaye Faye.
Bien qu’il ait réaffirmé son amitié et sa loyauté envers le chef de l’État, Sonko a déploré l’absence de mesures fermes face à certaines dérives. « Je suis allé le voir. Il a le pouvoir de stopper ce qui se passe, mais il ne l’a pas encore fait. À sa place, les choses seraient différentes », a-t-il affirmé, laissant transparaître un profond désaccord sur la gouvernance.
Refusant qu’on le présente en adversaire du président, il a averti : « Ceux qui veulent me faire passer pour le méchant et lui pour le bon se trompent. » Exaspéré par ce qu’il considère comme des obstacles à son action à la primature, Sonko a ajouté : « Qu’on me laisse gouverner ! Les choses changeront, car je ne tolère pas l’injustice. »
Face aux rumeurs de démission, il a clarifié sa position : « Je ne démissionnerai pas. Mais si le président estime que je ne peux plus être Premier ministre, qu’il me révoque. Je retournerai siéger à l’Assemblée nationale. »
Enfin, Sonko a dénoncé un traitement inéquitable entre sa personne et le président face aux critiques : « Ceux qui m’attaquent restent impunis. Mais quand il s’agit du président, des instructions tombent. Ensuite, on m’accuse d’être à l’origine de tout cela. »