Ses amis footeux ne connaissent pas Koto, mais ils n’ignorent rien de l’histoire de «Bout de chou», le surnom qu’on lui colle, qu’on lui collera pour toujours. Joseph Koto, 55 ans, mètre 68 centré, 70 kilos d’esbroufe, bedaine de boucher, nature heureuse et cuir du petiot est court sur pattes et n’allonge ses jambes que pour se projeter au delà du jeu. Tout cela paraît bien en décalage avec cette époque vitaminée où les grands croquent de plus belle les plus petits. Koto lui chausse du 41 et limite du coup ses foulées de singulier collectif. Il se plaît bien dans cette posture de vieux footeux, au centre de gravité très bas, qui lui donne cet air mi-grave mi-détaché de commissaire de match.
Joueur, son short lui tombait sur les mollets, coach, son survêt déborde ses bras et recouvre ses petits doigts. On ne se refait pas et le Koto des années 2000, aujourd’hui sélectionneur heureux de l’équipe nationale des lionceaux de – 20 ans prend tout le monde de vitesse, s’amuse de lui-même et de sa bouille de retrécisseur de réflexe. Mais, ce fils de la «Vieille dame», supporte moins les jeux de mots et encore davantage le débat sur les compétences locales en matière de coaching. Il a son tempérament à lui, sorte de crise gelée en temps de grisaille. Et ce feeling du râblé, sans quoi les filles partent en courant.
Joseph Koto est un moderne dans un corps à l’ancienne. Un tendre qu’on a envie de cajoler négligemment parce que môme, sa maman casamançaise aimait l’apostropher, sans chichis, par le doux sobriquet de «bout de chou». Et puis, le surnom est resté. Et puis, «bout de chou» a poussé plus vite que Joseph Koto, mais le Koto de la Nouvelle Zélande a tout révolutionné sur son passage. Lui Koto peut se targuer d’avoir le meilleur palmarès du football national en gagnant deux tournois de l’Uemoa en 2009 et 2010. Alors désormais c’est un technicien à la science publique, en voie de rassembler les déçus du football local. Ahmadou Diop «boy bandit» refait l’image de son ancien coéquipier devenu désormais monstre sacré du coaching : «C’est un grand ronfleur dans son sommeil avec une nature toujours heureuse dans la vie. Un gagneur aussi qui n’aime même pas perdre à la belote.» Longtemps Koto a été un missionnaire du football d’en bas pour avoir été à la tête de la sélection locale en 2009. A l’époque, l’on rêvait que le local fasse presque la nique au football d’en haut. Koto n’a pas pour Mourinho, Ancelotti, ou Marcelo Lippi. «J’ai des références locales comme Laye Sow, mon ancien coach à la Ja, qui a beaucoup apporté au coach que je suis devenu. Avec mes joueurs, je suis plus papa-poule que père fouettard. Pour obtenir des résultats, j’instaure le dialogue et je cajole plus que je ne cogne», prêchait-il. On peut le croire facilement. Au soir de l’élimination, il a cajolé comme un papa ses fils déçus. Mais qui est cet homme au nom à la consonance étrangère devenu désormais le seul prophète du banc de touche sénégalais par le poids de son Cv (A SUIVRE…)
L’homme sur cette photo, debout dans le métro de Saint-Pétersbourg, pourrait passer inaperçu aux yeux de nombreux passants. Avec...
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