Alors que l’euphorie gagne du terrain au moment d’ouvrir le grand stade du Sénégal qui sera baptisé Stade Abdoulaye Wade. Certains sénégalais gardent encore leur lucidité pour ne pas hurler avec les loups. C’est le cas de Birahime Seck, le coordonnateur du Forum Civil qui ne mâche pas ses mots. «Le Stade du Sénégal ne saurait être le terrain de consécration politicienne de l’impunité par l’amnistie», crache-t-il dans la soupe populaire très pimentée déjà par les artistes qui se donnent rendez-vous pour honorer l’événement. En fait,
Birahime Seck, Coordonnateur du Forum Civil, soupçonnerait une réconciliation publique Wade-Macky qui ouvrirait le chemin de l’amnistie pour Karim Wade. A son avis, «La reddition des comptes ne doit pas continuer à être immolée sous l’autel de l’euphorie.»
Un autre qui garde encore la tête froide. C’est le Président de la République des Valeurs, Thierno Alassane Sall. Il dit : «Economiquement, il n’y a aucun sens de faire le stade de Diamniadio. Je sais que beaucoup vont m’en vouloir. Ce stade qui a coûté 150 milliards FCFA ne sera jamais rempli ou ne sera rempli qu’à quelques rares occasions. Il faudra le maintenir et il n’y a pas de recettes propres au stade qui vont pouvoir supporter son entretien et rembourser la dette.»
L’ancien ministre de Macky Sall devenu un de ses farouches contempteurs donne en guise d’exemple le stade Dakar Arena qui a été très peu utilisé ces quatre dernières années. «On manque de lycées, d’hôpitaux, de véhicules pour assurer la sécurité du pays. Je pense que ces dépenses pour les stades devaient être reléguées au second plan», tente de convaincre T. Alassane Sall.
En tout cas, Dakar met les petits plats dans les grands pour l’inauguration ce mardi du stade Abdoulaye Wade, puisque le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président de la Fifa Gianni Infantino sont attendus à Dakar ce lundi et un match de gala va opposer mardi une équipe de plusieurs générations de Lions et une sélection de «gloires africaines».