Lettre Ouverte à Son Excellence, M. Bassirou D D FAYE, Président de la République du Sénégal
Spectre de la recrudescence de la criminalité et de l’obsolescence de certaines lois au Sénégal : La 15éme législature pour des peines pénales coercitives contre toutes les formes de crimes au Sénégal.
Aucune catégorie sociale de la population (enfants, femmes, jeunes et personnes du 3éme âge) n’est épargnée dans les cas d’homicide volontaire ou la mort est délibérément infligée à une personne par une autre. Au Sénégal, le taux de criminalité est inquiétant. D’une vingtaine de cas enregistré entre janvier et septembre 2021, le crime est devenu un acte banal pour atteindre la barre de la cinquantaine en moyenne dans la période de janvier à mai 2022. Récemment, l’assassinat de l’artiste Aziz DABALA et de son ami a suscité de l’émoi et installé une psychose générale dans le pays. A croire que le crime est devenu une mode chez certains sénégalais. Ce phénomène dégradant pour l’image du Sénégal, pays de la convivialité (Téranga légendaire) est une balafre à la sécurité et à la stabilité sociale. La récurrence d’actes criminels odieux installe un environnement de panique générale dans ce pays séculairement étiqueté « terre d’hospitalité et de fraternité ».
Meurtres, viols, braquages en pleine rue, enlèvements suivis de strangulation et vols à mains armées sont devenus des fléaux qui prennent une ampleur préoccupante. Les actes criminels surtout prémédités ne devraient rester impunis. Le plus déplorable dans ce contexte criminogène qui fait l’actualité révèle que les peines prononcées à l’égard des criminels sont indulgentes et souvent ne se purgent pas jusqu’à termes. Des condamnés pour actes criminels d’une barbarie indescriptible bénéficient trop souvent de remises de peines. Généralement, les critères d’objectivité qui motivent ces décisions, révoltent la communauté et particulièrement les familles des victimes. Le manque de peines de réclusion à perpétuité irrévocables justifié par l’obsolescence des lois applicables en l’espèce favorise les actes criminels les plus odieux et favorise la recrudescence de la criminalité au Sénégal. Nul n’ignore que notre pays est devenu un Etat abolitionniste de la peine de mort depuis le 10 décembre 2004.
Mais, face au contexte actuel où le crime devient mode : Quelle posture devrait adopter l’exécutif devant la 15 éme législature pour l’adoption de nouvelles lois pénales dès lors que la peine de mort est admise par le droit international, si elle est prévue par le droit pénal d’un Etat pour sanctionner les crimes les plus graves (art. 6 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques). Les peines de condamnation à perpétuité ne devraient être soumises à la grâce présidentielle exclusive pour plus de dissuasion. Récemment à Thiès, un multirécidiviste bénéficiaire de la grâce, à peine élargi de prison, agresse mortellement un ouvrier pour lui dérober sa moto ; une vindicte populaire en a résulté.
L’on se rappelle encore de l’odieux crime perpétré sur Mme Fatoumata Mactar NDIAYE du CESE et de la déclaration du Président de la République. Je le cite « Désormais, qui tuera sera condamné à perpétuité ». Et, le parlement d’alors n’a jamais été saisi d’une proposition de loi adoptée par le Gouvernement sur la question. Depuis, le Sénégal continue de sombrer dans une folie meurtrière. Certains crimes odieux sont perpétrés au nom d’une tacite complicité avec leurs victimes (l’étudiante de l’UGB, le jeune bijoutier de Grand-Médine, la gérante d’un Multiservices de Pikine, etc.) sont des illustrations flagrantes de cette croisade meurtrière. Face à un tel contexte criminogène, les organisations de défenses des droits humains doivent par le biais de mobilisations sociales et de communications porter un plaidoyer de conscientisation à l’endroit de tous ces potentiels prétendants aux sièges de l’Assemblée Nationale.
La 15 éme législature s’astreindra la mission de réformes nécessaires touchant aux loisdont l’obsolescence face au contexte actuel ne souffre de doute. Le défaut de sursaut de la part des législateurs face à la question de la montée en puissance de la criminalité inquiète la majorité des sénégalais. Ce défaut de renforcement des instruments juridiques en la matière favorise la naissance d’un mouvement social qui promeut à raison le rétablissement de la peine de mort au Sénégal et/ou l’adoption du principe de vindicte populaire. Une telle pratique serait aux antipodes du respect des principes de justice pour un Etat modèle en Démocratie et Droits humains.
En effet, toutes les personnes entretenues sur la question sont d’un avis unanime pour l’alourdissement de certaines peines de réclusion criminelle à peines capitales. La communauté sénégalaise entière plaide enfin pour que la 15 éme législature soit la chambre parlementaire qui procède à la mise à jour des textes de loi et des mécanismes d’application en vigueur au Sénégal depuis l’époque coloniale. Le crime prenant des allures destructrices pour le climat de cohésion nationale qui fait la richesse de notre pays.
Si, l’essentiel du rôle du législateur est de prescrire comment les citoyens doivent se conduire, en particulier dans le cadre du respect des lois ; alors, les cours et tribunaux doivent être renforcés en arsenal de lois et d’instruments d’application de mesures pénales contraignantes. Les décisions de justice ne devraient en aucun cas revêtir le caractère des mesures de pitié à l’endroit des monstrueux auteurs de crimes. Cette contribution revêt le caractère d’un cri de cœur invitant les citoyens de toutes obédiences religieuse et politique à apposer une signature sur toute pétition qui plaiderait pour l’application de peines justes et équitables contre les auteurs de crimes : la réclusion criminelle à perpétuité.
La perception générale devant ce phénomène inhumain est : ce n’est pas la justice le problème mais les lois votées à l’Assemblée Nationale. En effet, des juristes spécialisés en droit pénal pensent que certaines lois actuelles doivent en urgence être revues dans la mesure où elles sont devenues obsolètes.
Quand une justice peine à appliquer la loi en fonction de la demande populaire dans un pays ; la démocratie est mise en péril par une certaine législature. Pourtant, la justice émane du peule et non du pouvoir d’un juge. Et, rien ne détourne la majorité des sénégalais contre un tel amalgame. Le Peuple, pour ce nouveau mandat qu’il confère, exige des députés de la 15éme législature, plus de garantie pour la sécurité juridique du Sénégal. Honorables futurs députés de la 15éme législature, pensez aux victimes et aux communautés dont le droit pour une vie paisible doit être garantie par l’Etat. Soyez soucieux d’une juridiction forte et équitable. Le criminel tue impunément. Parce qu’il pense qu’ôter la vie à quelqu’un est devenu légitime puis qu’après le Crime commis, il y a juste une peine SUPPORTABLE.
Excellence, Monsieur le Président de la République, le Peuple du Sénégal espère entre autres actions de votre gouvernement, des véritables propositions de réformes de toutes ces lois en déphasage avec le contexte démographique, sociopolitique et économique actuel. Il y a URGENCE et, le peuple compte sur vous !
Babacar NDIAYE-Seydou
Animateur en Développement Communautaire
Coordonnateur du Mouvement DEPARTS
« Démarche Patriotique pour l’Avenir des Rails et du Train au Sénégal »
Qui plaide pour le départ des trains de toutes les gares du Sénégal.