La sortie du Président de Rewmi était épiée. La chronique locale attendait Idrissa Seck au Rond point des sujets de l’heure. L’homme Idy habitué a clignoté à droite pour passer à gauche a tout bonnement décidé de renvoyer la rencontre avec la presse.
Le Président du Cese était attendu sur le mandat du President Macky Sall objet de tous les fantasmes et de tous les cris d’orfraie. Idrissa Seck n’aura pas besoin aujourd’hui d’être énigmatique, il comptait aller droit au but pour clouer au pilori une probable candidature pour un troisième mandat de Macky Sall. A 11 mois de la Présidentielle, le Président Idrissa Seck n’entend pas «encourager l’entorse faite á la Constitution, à l’éthique, à la morale de la parole donnée du Président Sall». Une sortie qui allait avoir des conséquences sur son avenir à la tête du Conseil économique social et environnemental et de son compagnonnage avec le Président Macky Sall.
S’il avait parlé de ça, L’histoire allait bégayer pour l’ancien Premier ministre. Puisque le leader de Rewmi a mené un combat pareil, ironie du sort, il y a 13 ans. C’était en 2010 á deux ans de l’élection présidentielle de 2012, Idrissa Seck sans crier gare a tenté de dynamiter la candidature de Me Abdoulaye Wade. Il en fait son dernier rempart et s’accroche avec la dernière énergie sur la question de la présidentielle de 2012. Dans une lettre datée du 4 novembre 2010, par ailleurs date d’anniversaire de ses retrouvailles avec le Pape du Sopi, Idrissa Seck de Paris largue sa première salve sur la cible Wade : «Votre candidature pour un troisième mandat est inconstitutionnelle donc irrecevable…C’est l’opinion du professeur Guy Carcassonne, professeur des Universités, Agrégé de Faculté de Droit dont l’avis est joint. C’est celle des professeurs et docteurs Pape Demba Sy, Mounirou Sy et Ababacar Guèye dont les avis ont été rendus publics…J’ai aussi consulté le distingué constitutionnaliste le Professeur Serigne Diop, à ce jour le plus ancien dont le grade au Sénégal, ses fonctions actuelles l’empêchent de donner un avis public sur la question mais il serait prêt à vous le communiquer si vous lui en faites la demande dans le cadre d’une audience.»
Comme avec Abdoulaye Wade, Idy joue sur le registre de la peur et du temps avec Macky Sall.. Bardé des avis consultatifs d’éminents experts nationaux et internationaux, il prédit : «Si vous Wade persistez à présenter votre candidature malgré l’avis unanime de ces éminents spécialistes vous faites courir à notre parti (Pds) le risque d’être absent de cette importante compétition électorale».
Aujourd’hui Idy y croit toujours, il compte sur sa capacité à rebondir comme après 199 jours passés en prison pour se refaire une santé politique. S’extirper de la masse anonyme des potentiels présidentiables. Aujourd’hui il affronte les «douze travaux d’Hercule», ouvre plusieurs chantiers et plusieurs fronts. Le tout dans un vaste programme politique à mille leviers. Il abat sa première carte sur l’échiquier et dynamite la candidature du Président Wade.