Texte publié le 30 Septembre 2019….
Un véritable imbroglio difficile à comprendre est l’attitude des Sénégalais face aux événements politiques par rapport à la justice et à l’équité.
Il y a encore du travail à faire! Surtout sur les consciences.
Avons-nous une conscience citoyenne par rapport à la justice et à l’éthique pour pouvoir choisir des hommes et femmes de valeurs à qui confier le destin commun sénégalais ?
Aspirons-nous sincèrement aux valeurs de justice et d’équité ? Me semble -t-il que chacun veille sur les intérêts de son camp et du leader auquel il dépend pour exister dans un système où le pouvoir est perçu comme un lieu de partage de synecures, au détriment d’une justice cognitive, socle du vivre ensemble durable?
Avec le système politique en vigueur, les pratiques partisanes et le pouvoir exorbitant du Président de la Republique sur tout, les citoyens accrochés à la justice fondamentale et pourvus de discernement seront toujours frustrés par les comportements politiques dans ce pays.
Les émotions du moment font oublier toutes les trajectoires d’injustice et nous eloignent de l’essentiel. Le sort d’un leader est plus important que la quête d’un État de droit et d’une gouvernance saine et équitable. On oublie vite les millions de Sénégalais laissés pour compte par le fait des choix d’une élite politique malveillante.
Les procès de Karim Wade et de Khalipha ont été emaillés d’irrégularités certes que nous avons tous denoncées, mais ils ont tous été condamnés sur des éléments de fond irréfutables. Nous restons encore sur notre faim pour les dizaines d’autres cas que la justice a épinglés sans aller jusqu’au bout de la redevabilité et de l’impunité.
Quand on est capable de rejeter l’injustice dans sa forme, nous devons aussi être capable de sanctionner des pratiques de malversations dont les conséquences sont directement subies par les populations, surtout les plus démunies qui manquent de tout pour avoir une vie décente. Celles dont le temps de la justice est un luxe qu’elles ne peuvent se permettre.
“Malheureusement oui!” a courageusement dit Me Babou lors de l’émission Remue-ménage sur la RFM. C’est comme ça que ça se passe, ce n’est même plus indécent de le dire publiquement: les politiciens peuvent commettre tous les forfaits qu’ils désirent pour conquerrir ou garder le pouvoir qu’ils se partagent entre eux. Mais dans leur propre enclos, ils peuvent se permettre tous les coups, car le jour du festin viendra.
C’est bien comme ça que ça se passe à Ndoumbelane.
Une certaine presse (certainement des “planqués” (j’emprunte le terme au vaillant et intrépide Adama Gaye) choisit d’amplifier des moments de honte et de faire passer pour héros du jour, sans aucune critique éditoriale, des gens qui devaient raser les murs pour avoir eu maille à partir avec notre “misérable justice”, à propos des deniers publics hotés de la bouche des plus misérables d’entre nous.
Le pire est quand on utilise nos foyers religieux pour se blanchir des forfaits commis contre le peuple, et que les autorités religieuses, jadis considérées comme régulateurs sociaux, au lieu de les rappeller à l’ordre publiquement contribuent à leur donner une image de rédemption devant l’opinion. Une sorte de collusion qui cautionne la captation de la République entre cercles politiciens et cercles religieux.
Nous avons effectivement un grand problème au Sénégal. C’est notre système politique et les pratiques politiciennes qui l’entretiennent.
Existe-il encore des gens assez saints et courageux pour nettoyer les écuries d’Augias ?
Les voies de salut ne seront nullement par la manipulation de nos croyances à travers des phénomènes religieux, mais certainement par l’affirmation d’une véritable spiritualité qui nous installe définitivement sur les sentiers de la justice, de l’éthique et de l’équité.
Allah est Grand et Il ne transforme que les peuples qui s’activent sur les chantiers des changements dont ils aspirent, eux-mêmes..
Excellent week-end à tous !
Dialagui Kane.