Le Pastef a toujours haussé le ton, dénoncé les manquements du régime de Macky Sall. Ousmane Sonko et Cie étaient d’un niveau d’exigence qui donnait du fil à retordre au régime déchu. C’est le propre de l’opposition dans une démocratie qui se respecte : Jouer le rôle de vigie, de sentinelle d’une gestion qui se veut «sobre et vertueuse». Déjà quelques tirs disparates se font jour dans les réseaux sociaux. Vite feintés et étouffés par les partisans de DiomayePrésident. Déjà dans une lettre ouverte adressée aux Sénégalais, l’ex-Premier ministre Amadou Ba endosse le rôle d’opposant. C’est salutaire. De salon ou de contestation sur le terrain de la Real Politik dans lequel le Premier ministre Ousmane Sonko est empêtré depuis quelques heures pour la formation du gouvernement.
On s’attendait par exemple à ce que quelques opposants s’agitent dans le bon sens pour fustiger le retard dans la formation du gouvernement. Que d’autres s’étouffent de rage pour dénoncer la délation qui risque de se faire jour après la sortie du Président Bassirou Diomaye incitant à donner plus de moyens aux lanceurs d’alerte. Lanceur d’alerte est un métier. Ça ne s’improvise pas. Alors quand des jeunes se sont rués dans les réseaux sociaux pour commencer à donner des noms et des adresses de personnalités pour dire que leurs domiciles sont bondés de billets de banque. Cela interpelle sur l’incompréhension que certains Sénégalais imbus d’une vengeance aveugle ont envie de raconter sur leurs semblables.
L’euphorie de la troisième alternance est une bouffée d’oxygène pour notre démocratie. Tout le monde est en lévitation, les Sénégalais ne touchent plus terre. Mais la réalité du pouvoir finit toujours par nous rattraper. Ce n’est pas aider le Président Diomaye Faye que de chanter ses louanges, de le couvrir de fleurs. Plus que jamais, le nouveau pouvoir a besoin de vigie, de critiques constructives, de reproches bâtis sur du béton. Que ceux qui gouvernent gouverne, que l’opposition aussi s’oppose. MTG