De Touba-la-Sainte, capitale du mouridisme, à Madinatou Salam, ainsi qu’il a rebaptisé sn village natal de Kër Samba Laobé, en passant par Dakhar Mbaye, Béthio Thioune avait pris le soin de mettre chacune de ses épouses dans le confort douillet d’une villa dotée de toutes les commodités. Le Cheikh, réputé être homme très respectueux envers la femme, à travers sa démarche, son atitude et ses prêches, aura beaucoup appris à ses disciples sur la manière de gérer une concession polygame. A lire dans la parution du SOLEIL 17 avril.
Sokhna Mbossé Diouf, la première, «Mère» du «Kureel» toute faite de discrétion
Petite sœur à l’épouse de Elhadji Mansour Mbaye, la première épouse de cheikh Bethio, est d’une grande discrétion. Cheikh Bethio aimait parler d’elle en bien.
Son surnom de «Mère» pour les intimes et grands disciples du Cheikh, n’est pas usurpé. Elle a vécu la période d’avant le Chei khat, la période du Cheikhat et plusieurs ziarras auprès de Serigne Saliou Mbacké. Elle a couvé tous les disciples d’un amour ma ternel.
Elle ne parle en public que pour rendre grâce à Serigne Saliou Mbacké et à Cheikh Béthio Thioune. À plusieurs reprises, les dis ciples et parents ont entendu le Cheikh dire
sa satisfaction de son compagnonnage avec Sokhna Mbossé Diouf.
Elle a voué un respect et une «talibité» sans commune mesure à Cheikh Béthio Thioune, qui disait d’elle : «Le seul défaut que je lui connais est celle-là même, com mune à toutes les femmes «la jalousie».
Mère de famille, Sokhna Mbossé Diouf, a vu Cheikh Béthio Thioune retirer de l’école certains de ses enfants pour les acheminer dans les «Daaras» (écoles coraniques) de Khelcom. Elle a aussi vu ses filles être donné en mariage par le Cheikh à certains de ses disciples, mais elle a toujours gardé ce calme olympien et cette soumission qui en fait une
icône pour les femmes au foyer. Elle aura été de toutes les campagnes de récolte à Khelcom, mais ne dispose pas de disciples à son service pour l’action de grâce, rendue à Serigne Saliou. Il n’empêche, la famille du Cheikh et le «Kureel» (la grande famille) des «Cantakoones» (disciples) de Cheikh Béthio Thioune lui reconnaissent son statut et lui vouent une grande considération et le respect, que lui confère son rang.
Du début jusqu’à la fin, elle a accompagné le Cheikh, avant de se retirer, son veuvage fini, dans ses appartements de la résidence Touba Ndiouroul sise à Mermoz.
Sokhna Aïcha Kane, celle par qui Serigne Saliou Mbacké a annoncé le 17 Avril
Sokhna Aïcha Mama Kane est la seconde épouse de rang de Cheikh Béthio Thioune. Infirmière de formation, elle a exercé son mé tier avant d’épouser le Cheikh lors de son sé jour à Kaolack. Elle a continué à exercer à Dakar à la Polyclinique de la Médina. Elle a aussi été de toutes les campagnes du Cheikh et à son chevet en tant que professionnelle de la santé.
Discrète, Sokhna Aïcha est intervenue plu sieurs fois pour donner des conseils aux «Can takuune» en leur parlant avec une simplicité et une aisance déconcertantes, tout en assis tant également certains jeunes couples en
toute discrétion. D’ailleurs, nombre de «Can takoones» disent se sentir en confiance avec elle. Sokhna Aïcha est, par ailleurs, une mère pour certains disciples qui s’ouvrent à elle. Cette attitude attentionnée lui a valu la consi dération et l’estime de tous.
À l’instar de Sokhna Mbossé avec qui elle vit à Dakar, elle a vu Cheikh Béthio Thioune amener ses enfants à Khelcom et donner des époux à ses filles. Élue député sur la liste du Parti démocratique sénégalais (Pds), elle a été à l’Hémicycle pendant une législature. Tou tefois, Sokhna Aïcha n’a jamais été sur le ter rain politique ni milité dans un parti politique.
Sa profession ne l’a jamais éloignée des dis ciples.
Cheikh Béthio Thioune se plaisait à rendre grâce à Serigne Saliou Mbacké à propos de son mariage avec elle. Elle est aussi connue pour sa pureté, pour avoir été celle par qui le 5ème Khalife général des Mourides est passée pour dire au Cheikh : «Dis-lui que c’est le 17 avril». Ainsi, Cheikh Béthio qui se demandait la date exacte de sa première ren contre avec Serigne Saliou fut servi : le 17 avril 1946 commémore sa première rencontre avec le saint homme.
Sokhna Aïda Diallo, première épouse issue des «Cantakuune», Jawrigne universel
Elle est la troisième épouse du Cheikh. Hyper exposée médiatiquement, diversement appréciée, elle a cultivé un engagement et une proximité avec le Cheikh qui le lui a bien rendu en l’élevant au rang de «Jawriñ» (lieu tenant) universel. /
Elle aussi est la première épouse du Cheikh issue du rang des «Cantakoones» (ses disci ples). Elle a gagné la confiance de Cheikh Béthio Thioune au point qu’elle a sous sa conduite la grande majorité des disciples «Darou Salam». Sokhna Aïda Diallo a ouvert la voie, avec une démarche inédite, dans la
contribution et la réalisation des «Ndigël» (di rective émanant du Khalife général des Mou rides). Un acte fortement apprécié par le Cheikh. De même, elle a troqué son statut d’épouse contre celle d’une disciple dévouée et engagée pour le succès du «Cantë» (actions de grâce).
Sokhna Aïda Diallo est l’auteure principale de plusieurs innovations dans la démarche du «Kureel» (la grande famille des Canta koone).
La première à inviter cette entité à contri buer à hauteur d’un milliard de francs Cfa au
Grand Magal de Touba. Des innovations qui ont rencontré l’assentiment, voire l’agrément, du Cheikh qui ne tarissait plus d’éloges à son endroit.
À force de cumuler des agréments, elle a entrainé dans son sillage les deux plus jeunes épouses du Cheikh : Sokhna Bator et Sokhna Adja Saliou.
Affichant la volonté d’une disciple totale ment dévouée pour obtenir les grâces de son guide, Sokhna Aïda Diallo a manifestement récolté les fruits de son engagement.
Sokhna Bator Thiam, juriste, écrivaine et chanteuse à la voix suave de «Xassidë»
À l’image de certaines de ses coépouses, elle est issue du «kourel». Une talibé dont la dévotion ne fait aucun doute. Sokhna Bator Thiam a eu le privilège d’avoir été aux côtés du Cheikh à l’occasion de son ultime ren dez-vous médical, à Bordeaux. Elle a partagé les derniers instants de la mission terrestre du Cheikh de Serigne Saliou Mbacké. //
Intellectuelle, juriste de formation, elle est aussi dotée d’une voix suave quand il s’agit de déclamer les «Xassidë» (poèmes dé diés au Prophète Mouhamed, Psl) de Serigne
Touba. De son mariage avec le Cheikh, elle a eu une petite famille et veille aussi à la bonne réussite de la mission qui lui est assignée par son défunt époux, au même titre que Sokhna Adja Saliou.
Sokhna Bator est bien entourée par les dis ciples de «Wa Kër Serigne Touba» avec qui elle œuvre pour le Cheikh. La contribution de son «Kureel» (la grande famille des Can takuune) à l’occasion du dernier Grand Magal de Touba est estimée à plusieurs centaines de millions de francs Cfa.
Elle a, en outre, écrit un livre, «Serigne Bé thio, le Serviteur éteint en son Seigneur», sur le Cheikh qui a eu à le lire et à l’apprécier positivement. Aussi, l’ouvrage a permis à beau coup de musulmans de découvrir et appren dre sur Cheikh Béthio Thioune.
Avec les disciples qui l’accompagnent dans l’exécution des recommandations du Cheikh, elle compte faire plus qu’avant. Surtout pour la réussite du Grand Magal de Touba, dernière recommandation du Cheikh.
Sokhna Adja Saliou, l’engagement sans détour de la benjamine des conjointes du Cheikh:
Elle est la benjamine des épouses du Cheikh, la seule à n’avoir pas partagé les joies d’un enfant issu de son hyménée avec ce der nier. Sokhna Adja Saliou reste, à ce jour, une épouse et une disciple dévouée au service de son époux. C’est une intellectuelle dotée d’une grande intelligence, mais aussi d’une foi en
Dieu et d’une forte conviction envers le Cheikh.
Cette dévotion lui a valu la confiance de son époux qui, dans le cadre de la gestion de l’organisation et de la bonne marche de la communauté des «Cantakoones», a exhorté certains de ses disciples à cheminer avec elle
dans l’exécution des recommandations. Au jourd’hui, à travers une organisation de son «Kourel », elle gère ses effectifs «Touba-Khel com» depuis Madinatou Salam pour apporter sa contribution de plusieurs centaines de millions pour le grand Magal de Touba.
LE SOLEIL