Comme une drôle de surprise entremêlée de métamorphose dans le port, «Sister Fa», pure produit du rap Hard-cord Galsen semble rattraper par une forte envie de féminité. En cet après-midi de détente au Bar restaurant Just 4 U, le «garçon manqué» se présente sous les traits de «femme modèle». Elle a le visage amaigri et orné de quelques piercings, un maquillage discret et des dreadlocks soigneusement rangés en chignon bas. Elle porte Un jean serré sombre qui moule ses longues jambes, assorti d’un haut débardeur. «C’est pour paraître plus femme. J’en suis une non ?», explique-t-elle. La question ne manque pas de pertinence !
Aujourd’hui la rappeuse engagée est devenue manager de Almodo, un nouveau label de production. Après quelques échecs avec ses différents groupes (P Froiss, Jant Bi), «Sister Fa» qui a démissionné de Bmg 44 cherche encore son chemin dans le mouvement Hip-hop sénégalais. «Je vais sortir un album prochainement, je ne vais pas dévoiler le titre, mais il comptera 12 morceaux», révèle-t-elle. Elle se veut cachottière sur son avenir et a pris ses distances avec tous les groupes qu’elle a fréquentés dans son passé de jeune rappeuse aux flows denses. Elle dit : «Au Bmg, je partageais le concept, mais j’ai été très chagrinée par mes collègues, ils m’ont tourné le dos alors que j’étais malade. Aujourd’hui, le Bmg 44, c’est juste Matador. Lui seul et personne d’autre.»
De sa maladie qui l’a tenue loin des scènes Hip-hop pendant un bail, «Sister Fa» a choppé un triste handicap. Son index droit a été sectionné pour la guérir de panaris répétitifs. «Je ne peux plus lacer mes chaussures toute seule, ni même mettre mes vêtements», se larmoie-t-elle, la voix tremblotante. Pis, «Sister Fa» souffre aujourd’hui d’un mal dont le papier diagnostic n’a jamais été écrit. «J’ai été partout dans tous les hôpitaux au Sénégal, en France etc. Mais, on a rien décelé d’anormal. Je crois que j’ai été marabouté. On m’a eu», s’attriste-t-elle.
Cette fan de Yella (musique Puular) a longtemps dragué le Hip-hop. Déjà gamine les symptômes du virus de la musique révolutionnaire se manifestaient en elle. «J’ai été turbulente et révolutionnaire au point de me faire taxer d’impolie», avoue-t-elle. Fatim Sy éduquée par sa belle mère, un membre de la famille de Lamine Faye célèbre guitariste du Super Diamono, alors habitant à Dieupeul 1 a le tempo dans le sang. Elle confie : «J’ai grandi dans cet environnement musical qui m’a beaucoup marqué. Très jeune, je me voyais déjà musicienne.»