Dans l’album au football jauni de Koto, il y a bien sûr les clichés de cette fameuse finale de Coupe du Sénégal de l’année 1980 contre le Casa-Sport. Koto est alors interdit de foot par sa maman casaçaise qui aurait reçu des menaces de mort mystiques contre son garçon. Mais, «bout de chou» enjambe l’interdiction maternelle, survole le match et égalise pour la Ja qui soulève la Coupe à la fin de la finale. La maman, scotchée à son poste de radio, n’en revient pas. Leçon de sagesse : Koto vit toujours. Sinon, les rebondissements du brumeux Caire 86 et ses ramifications énervent toujours un Koto qui a conscience que la légende autour de sa génération douée, mais sans palmarès, ne s’estompera jamais. Lui qui n’a jamais connu de véritable carrière internationale en club, en un temps où la génération Bocandé se prescrivait dans le championnat de France, a sans doute raté le train du professionnalisme qui aurait pu dérouler sa carte de visite et en faire un autre footballeur. Joseph Koto a des regrets éternels surtout qu’Aldo Gentina et Jean-Louis Compora, les dirigeants d’alors de l’As Monaco (France), lui avait proposé un contrat en or. Mais, Koto signe finalement pour El Arabic Club d’Abou d’Ahbi (Dubai). Sur le Rocher, la décision de Koto de choisir un championnat moins relevé que la France, fait rire sous cape. Le joueur ne s’en remettra jamais. Il soupire : «Les Arabes m’ont fait des propositions alléchantes et j’ai laissé tomber Monaco pour aller jouer à Abou Dhabi 5 ans durant. C’est une erreur de jeunesse que j’ai regrettée par la suite.»
Il est comptable de formation et ne donne pourtant pas l’air d’avoir été matheux dans une autre vie. L’ancien du lycée Delafosse à Dakar, titulaire d’un brevet en comptabilité mécanographie, père d’une famille nucléaire, marié avec la même femme depuis 25 ans, est un quinquagénaire au dynamisme du sportif accompli. (A SUIVRE)